Félix Auger-Aliassime tentera ce dimanche de remporter son premier titre ATP de l'année. Le jeune Canadien – vainqueur d'Holger Rune en demi samedi (6-3 6-2) – défiera le Polonais Hubert Hurkacz (11e mondial) dès 15h30 en finale. Le natif de Montréal espère par la même occasion fêter un doublé, lui qui avait été sacré l'an dernier dans la Halle Saint-Jacques. La victoire serait d'autant plus belle qu'il a bien failli ne jamais pouvoir disputer le tournoi.
Vous avez votre anniversaire le même jour que Roger Federer, le 8 août, et vous lui avez succédé l'année dernière en tant que vainqueur du tournoi de Bâle.
FELIX AUGER-ALIASSIME: Quand je viens à Bâle, je pense toujours à lui. Lorsque je vais sur le terrain d'entraînement à Allschwil, je me souviens de 2017, de l'entraînement avec Roger là-bas. Il a gagné ce tournoi dix fois, c'est fou.
L'année dernière, Andy Murray a envoyé un SMS à Roger Federer lorsqu'il est arrivé à Bâle avec le message suivant: «Je suis dans la ville du plus grand sportif du monde: Granit Xhaka».
Je m'en souviens, c'était une bonne blague (rires). Roger et moi ne sommes évidemment pas aussi proches que lui et Andy. Nous sommes d'une autre génération. Mais chaque fois que nous nous voyons, comme récemment à Vancouver lors de la Laver Cup, nous parlons.
Beaucoup d'anciens joueurs n'en ont plus envie. Mais pour le jeu et les fans, pour le tennis, c'est formidable. C'est très généreux de la part de Roger de consacrer encore autant de temps au tennis. C'est quelque chose que nous apprécions tous énormément.
Il y a un an, vous avez remporté à Bâle votre troisième tournoi consécutif et, avec Paris ensuite, 16 matchs d'affilée. Cette année, vous n'avez gagné que 17 matchs et avez déjà échoué dix fois dès le premier tour. Qu'est-ce que ça change pour vous?
En toute honnêteté: rien du tout. Ma position est différente, mais ma confiance et mes ambitions ne sont pas différentes pour autant. Le passé n'a pas d'influence sur mes performances. A chaque tournoi, je pense que j'irai loin. C'est une attitude que j'essaie de maintenir à chaque match.
Ça ne change rien, vraiment?
Pas pour moi. Bien sûr, j'ai mieux joué l'année dernière que cette année. Mais ma confiance en moi n'a pas diminué.
Justement, pourquoi le succès n'a-t-il pas été au rendez-vous cette année?
Au début, j'étais blessé, je jouais sous antidouleurs. J'ai manqué quelques tournois et j'ai perdu ma forme. J'ai dû faire quelques changements dans ma préparation physique pour retrouver la santé et la conserver. Avec tous les tournois et les matchs, c'est important de travailler de temps en temps sur la condition physique de base afin de minimiser les blessures.
Avez-vous déjà pensé à faire des ajustements dans votre staff d'entraîneurs?
Non, pas du tout. Je suis satisfait de mon équipe et j'ai confiance en elle. Ensemble, nous voulons nous améliorer. Je ne veux pas revenir là où j'étais. Il s'agit de m'améliorer constamment.
Toni Nadal n'est pas avec vous à Bâle.
Non, mais nous sommes toujours en contact par téléphone. La plupart du temps, il me donne un feedback après chaque match. Il échange avec Frédéric (réd: Fontang, son entraîneur principal) et avec moi. C'est bien d'avoir son regard extérieur et un œil supplémentaire.
A Bâle cette année, vous ne vous êtes inscrit qu'en double, pas en simple, et vous avez dû faire appel à une wild card. Que s'est-il passé?
C'est très simple: j'ai oublié de cliquer sur la bonne case lors de l'inscription. C'était mon erreur et celle de mon équipe.
Quand j'ai réalisé mon erreur, je me suis bien sûr senti mal. Heureusement, nous avons trouvé une bonne solution.
Ça aurait été une option de ne jouer qu'en double?
Non, non (rires). Je suis un joueur de simple. Je ne serais pas venu ici pour jouer uniquement en double.
Avez-vous eu le temps de visiter Bâle?
Oui, ça fait du bien de prendre l'air. Je disais tout à l'heure à mon physiothérapeute à quel point le temps passe vite. Je connais un peu la ville, car je suis venu pour la première fois à Bâle en 2017. C'était mon tout premier tournoi ATP où j'ai pu participer aux qualifications grâce à mon classement. C'est donc particulièrement agréable d'être de retour ici.
Adaptation en français: Yoann Graber