Commençons par le Palace de Lausanne, le lieu le plus abordable et populaire de notre panel. L'établissement ouvre ses portes pour accueillir les fans (un peu) coquets désireux d'apercevoir un peloton, ou ce qu'il en reste, lancé dans les rues lausannoises le couteau entre les dents. Un point de vue idéal sur Saint-François et Chauderon, assure la communication de l'hôtel. Pas qu'un peu, mon neveu.
Pour profiter de cette occasion en or, il vous faudra débourser la somme rondelette de 95 francs. La vue panoramique du Salon Balthus a un prix et une durée - de 15h à 18h. Le rendez-vous est pris et le chéquier dans la poche. Mais les bulles de champagne et le plateau de tapas inclus dans le prix vous brosseront à n'en pas douter la face glamour du Tour. On y sera.
Au bord du lac, avec une petite glace Veneta dans la musette - parfum Isostar pour les cyclosportifs. La glace, c'est pour patienter, car le passage des coureurs dans le virage devant le Château d'Ouchy sera un point clé.
Evitez de trop vous peigner, vos chances de rester aussi élégant que feu Hugo Koblet (ah notre pédaleur de charme national) sont nulles: ça va frotter, l'allure des équipes de tête sera proprement décoiffante! Pour les équipes, une course dans la course pour placer leur leader avant les premiers pourcentages d'un final qui risque d'être explosif.
Pour les initiés, rappelez-vous que les premiers contreforts donnent des fourmis dans les jambes aux cyclistes - souvenez-vous de Richie Porte sur le Tour de Romandie 2017, produisant une attaque foudroyante à Leysin, dès le premier centimètre de pente. Pour sûr, ce virage va jouer un rôle dans le dénouement et peut-être dégager le successeur d'Erik Dekker.
Un emplacement stratégique. Il n'y aura plus de tour de passe-passe, ce sera cartes sur table. Beaulieu est peut-être l'endroit où les derniers forçats de la route, comme l'a écrit Albert Londres, poseront les ultimes mines pour finir en solitaire. Une rampe de 12% pour des cyclistes aux jambes qui piquent, à l'acide lactique plein les jambes.
Un gars comme Pogacar a la giclette pour tout dynamiter, asphyxier les derniers rescapés et faire exploser les derniers mollets qui lui collent à la roue. Mais après son étape catastrophique sur les pavés, Roglic aura à cœur de se racheter.
Et même si ce ne sont que des spéculations tactiques, tout le secteur sera un excellent lieu pour apercevoir les coureurs qui se battront pour la gagne et ceux qui laisseront filer les favoris.
Le dernier gros mur à avaler pour se couvrir de gloire et finir en trombe cette étape accidentée. L'hôtel Ibis, Rue Maupas, n'est peut-être pas l'endroit le plus évident, mais si vous vous pointez là, vous aurez un regard sur les dernières forces en présence.
Les plus forts seront assurément détachés et l'explication sera intense. Impossible de voir un peloton groupé, les hommes forts seront présents et les Van der Poel (même en méforme), Van Aert, Yates, l'infernal duo slovène (Roglic et Pogacar) ou encore Gaudu en découdront dans cette portion qui amènera le dessert et le secteur de Beaulieu.
Après le premier virage, un autre virage, le dernier, celui qui clôturera cette avenue interminable. Une nouvelle courbe à droite qui marque la fin du secteur d'Ouchy. Une montée par palier, casse-pattes, qui aura assurément écrémé une bonne partie du peloton et entamé des cyclistes au rupteur.
Ce replat de courte durée pourrait marquer un petit temps mort, avant que de nouvelles manœuvres s'engagent jusqu'à la ligne d'arrivée.