Des défenseurs marocains perclus de crampes, à terre dans leurs seize mètres, les larmes aux yeux. Cette image des arrêts de jeu contre le Portugal, alors qu'il reste trois minutes à jouer, ne trompe pas: les Lions de l'Atlas vont au bout d'eux-mêmes. Ils sont prêts à y laisser leur vie, tout du moins leur santé. C'est pour ça qu'ils méritent leur place en demi-finale de la Coupe du monde. Parce qu'ils jouent avec leur coeur. Avec leurs tripes. Parce qu'ils sont beaux.
Pour cette raison, ils sont le véritable coup de cœur de cette Coupe du monde. Et moi aussi, j'ai craqué. J'ai toujours aimé être du côté du petit, du petit qui fait tomber les grands. Avec le Maroc, je suis servi: j'aime le foot des rugueux. Des laborieux. Des courageux.
Mais on ne fait pas mordre la poussière à la Belgique, à l'Espagne puis au Portugal uniquement avec de la sueur. Cette équipe a forcément un secret, un incroyable secret. Une recette magique qui l'a propulsée jusque-là.
Est-ce son sélectionneur, Walid Regragui, immense stratège défensif? Ou son gardien, le presque infranchissable Yassine Bounou?
Il faut peut-être aller chercher plus loin: si le Maroc est la première équipe africaine à atteindre le dernier carré d'un Mondial, c'est peut-être parce que le royaume est un pays de foot. Un vrai. Du genre à s'embraser à chaque exploit.
Mais parler du Maroc ne suffit pas. Car derrière les Lions de l'Atlas, c'est tout le monde arabe qui s'enflamme et qui se met à rêver d'une incroyable finale. Les joueurs sentent-ils cet engouement planétaire? Est-ce la formule magique qui les propulse vers un exploit historique?
Pour le savoir, je ne voyais qu'une seule solution: j'ai pris le premier vol pour le Maroc et je viens de poser le pied à Casablanca. Autant vous le dire, ce secret, je vais le percer.