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Le salon est devenu le centre de nos vies (et il n'était pas prêt)

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Le salon est devenu le centre de nos vies (et il n'était pas prêt)

Après avoir joué le rôle de bureau, de salle de sport et d'école, voilà que nos salons vont se transformer en piste de danse. Ce samedi, les clubs vaudois organisent une Silent Party virtuelle. Cette multifonctionnalité forcée va impacter notre rapport au logement.
13.03.2021, 08:3313.03.2021, 08:45
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Depuis un an, notre salon est devenu une pièce à tout faire. Travailler, transpirer, étudier, manger, se détendre ou encore enseigner, on y a tout fait. Ou presque. Ce samedi soir, vous aurez l'occasion d'y danser grâce à la Silent Party virtuelle organisée par le collectif des clubs vaudois La Belle Nuit.

«Avec la pandémie, il y a beaucoup de gens qui passent leurs journées dans leurs salons. Surtout si vous avez un petit appartement et que vous télétravaillez, vous êtes sur votre canapé de 8h du matin jusqu'au soir», confirme Miguel Soares, fondateur d'Imos Immobilier.

Fuir son salon

Conséquence de ces nouvelles habitudes liées au Covid, le spécialiste observe que ses clients recherchent désormais massivement des logements avec une pièce supplémentaire, afin de pouvoir fuir l'omniprésent salon. Notamment pour y travailler au calme pour ceux qui ont des enfants. «Par le passé, le bureau était un plus, aujourd'hui c'est devenu un impératif», pointe Miguel Soares.

«Avant la pandémie, certains n'y étaient jamais, ils n'invitaient personne, ils allaient toujours manger au restaurant. Aujourd'hui, on passe tous plus de temps chez nous. On observe donc que les gens sont prêts à mettre davantage d'argent dans leur logement pour avoir plus de place et un petit extérieur.»
Miguel Soares, fondateur d'Imos Immobilier

Et si on en demandait trop à nos salons? C'est en tout cas le postulat formulé par l'architecte Hervé Dessimoz: «À un moment donné, nos logements ne peuvent pas répondre à toutes ces exigences. Cela doit être un lieu de vie pas une zone à tout faire».

«Le salon n'a pas évolué mais son utilisation oui»
Hervé Dessimoz, architecte

Le fondateur du bureau d'architectes groupe H souligne que les logements classiques en Suisse sont très codifiés, avec des tailles de pièces standardisées et établies en fonction de l'usage prévu de chacune. Un usage qui a été fortement chamboulé depuis l'arrivée du virus.

Le Covid repense
notre intérieur

Ce climat de changement a d'ailleurs poussé Hervé Dessimoz à se questionner depuis l'été dernier. L'architecte confirme notamment la volonté de proposer des logements plus grands avec une pièce supplémentaire, mais ouvre également d'autres pistes. À ses yeux, il serait intéressant d'associer les lieux d'habitation avec des espaces de prolongation de la vie comme des fitness communs ou des salles polyvalentes partagées.

«On peut aussi réfléchir à la flexibilité de nos appartements. Chez nous, c'est quelque chose qui est oublié depuis longtemps, mais on pourrait s'inspirer de ce que font d'autres régions du monde comme le Japon ou Singapour», propose le spécialiste.

Même s'il précise qu'il est encore trop tôt pour dire exactement quelles seront les conséquences de la pandémie sur l'évolution de nos logements, Hervé Dessimoz est convaincu qu'un événement aussi marquant aura forcément toute une série d'effets secondaires. Miguel Soares abonde: «Depuis un an, il y a eu une prise de conscience de l'importance du logement. Cela va rester ancré dans l'esprit des gens.»

Rouvrir les clubs pour éviter
les fêtes clandestines?

Fermés depuis un an, les clubs vaudois appellent à l'aide. En plus d'organiser une Silent Party virtuelle, le collectif La Belle Nuit souhaite également amorcer une réflexion quant à leur réouverture. Dans un communiqué paru ce samedi, les professionnels du monde de la nuit rappellent que les problèmes psychiques ont augmenté de 40% et que les jeunes, notamment, «souffrent de l'enfermement». Ils soulignent aussi qu'une réouverture de leurs établissements pourrait permettre de réduire le nombre de soirées clandestines et d'attroupements en extérieur.

«Les services de police eux-mêmes sont pour une réouverture qui éviterait les fêtes sauvages», assure La Belle Nuit dans son communiqué. Pourtant, les différentes polices cantonales romandes contactées affirment ne pas prendre position sur le sujet. Les amendes pour les fêtes illégales varient entre 100 et 200 francs.
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