Image: KEYSTONE
Pour le gouvernement, l'initiative «Oui à l'interdiction de l'expérimentation animale et humaine» va trop loin: la population ne pourrait plus profiter de certains traitements médicaux.
16.12.2021, 14:3025.01.2022, 14:20
En cas de oui le 13 février prochain, la Suisse se couperait des progrès de la médecine, indique jeudi le Conseil fédéral. Le gouvernement précise s’efforcer déjà d’éviter autant que possible les expérimentations animales.
Lancée en 2017 par des citoyens saint-gallois, l'initiative «Oui à l'interdiction de l'expérimentation animale et humaine - Oui aux approches de recherche qui favorisent la sécurité et le progrès» propose de:
- remplacer la pratique actuelle par des méthodes alternatives plus éthiques
- interdire le commerce, l'importation et l'exportation de produits faisant directement ou indirectement l'objet d'expérimentation sur des animaux
- préciser que l'expérimentation animale est considérée comme un mauvais traitement infligé aux animaux et peut constituer un crime.
Importations menacées
Selon le Conseil fédéral, accepter l'initiative entraînerait les conséquences suivantes:
- l'importation de certains nouveaux médicaments, même s’ils sont plus efficaces que ceux déjà autorisés, ne serait plus possible
- les médicaments déjà autorisés qui sont à nouveau testés sur des animaux ne pourraient plus être importés
- L’approvisionnement en produits développés en partie à l’aide d’expériences sur les animaux, notamment les stimulateurs cardiaques, serait également limité
- en cas d'acceptation, l'initiative entraverait fortement la recherche médicale et le développement de produits médicaux
- au final, la compétitivité de la Suisse s’en trouverait affaiblie.
En 2020, environ 556 000 animaux ont été utilisés à des fins expérimentales en Suisse, indiquait récemment l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OFAV), soit 2,8% de moins qu'en 2019. Les restrictions appliquées en raison du Covid-19 ont joué un rôle dans cette baisse. Ce recul s'inscrit dans une tendance plus large, qui dure depuis 2015, avec une diminution du nombre d'expériences de 18%. (ats/asi)
Animaux mal empaillés
1 / 23
Animaux mal empaillés
source: imgur
Ceci pourrait également vous intéresser:
La Suisse pourrait s’aligner davantage sur l’Union européenne en matière d’homologation des produits phytosanitaires. Une proposition parlementaire pousse cette idée encore plus loin que celle du Conseil fédéral, suscitant une levée de boucliers.
Les débats autour des pesticides oscillent depuis des années entre précautions environnementales et nécessité agricole. Après des restrictions sévères dans le passé, le vent semble tourner en faveur des agriculteurs.