La Confédération doit verser 1,15 milliard de francs aux CFF pour compenser les pertes subies durant la crise du Covid-19. Le National a maintenu lundi sa première décision alors que le Conseil des Etats n'a pas confirmé ce montant.
Par 97 voix contre 92, les députés ont confirmé le versement de 1,15 milliard de francs. Le PLR et l'UDC proposaient 600 millions. Pour Martin Candinas (Centre/GR), «les CFF ont besoin d'être en bonne santé financière pour être forts».
«Le montant correspond aux pertes du trafic grandes lignes que les CFF ont subies durant la pandémie», a rappelé Jon Pult (PS/GR). La majorité de la gauche et du Centre s'est ralliée à la version du Conseil fédéral.
Cet apport unique en capital de 1,15 milliard correspond au mandat que lui a donné le Parlement, a rappelé la cheffe du Département fédéral des finances Karin Keller Sutter:
En mai dernier, le Conseil des Etats avait aussi voté le crédit de 1,15 milliard, mais sur le fil, par 21 voix contre 20. Problème, il n'avait ensuite pas levé le frein aux dépenses, les 23 «oui» n'atteignant pas la majorité qualifiée (24) requise pour ce genre de décision. Ce vote bloquait de fait la décision sur le montant.
La droite en a profité pour tenter de le couper en deux. «L'entreprise fait à nouveau du bénéfice», a avancé Alex Farinelli (PLR/TI), rappelant que l'endettement de la compagnie avait été multiplié par trois ces 15 dernières années. La situation financière de la Confédération s'est quant à elle détériorée, a-t-il ajouté. En vain.
Le National a maintenu une autre divergence concernant les conditions relatives au financement des investissements des CFF à partir d'un certain niveau. La controverse porte sur le fait de savoir si ces prêts doivent être soumis ou non au frein à l'endettement.
Le Conseil des Etats a proposé un compromis:
Au-delà de cette limite, ils obtiendraient des apports en capital que le gouvernement soumet à l'Assemblée fédérale dans le cadre du budget et qui seraient donc soumis au frein à l'endettement. Le National n'est pas d'accord.
Le National a décidé par 94 voix contre 92 et une abstention d'en rester à des prêts non soumis au frein à l'endettement. Le Conseil des Etats devra revenir sur ces deux points. Les sénateurs se prononceront mercredi. (jch/ats)