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A l'école de recrues: «On se dit que la guerre pourrait venir en Suisse»

Flag of Switzerland on military uniform. Swiss flag on soldiers arm. Armed Forces, Army. Collage.
Un soldat raconte ce qu'il se dit entre recrues à propos de la guerre en Ukraine.Image: Shutterstock, montage: saïntath bovay

A l'école de recrues: «On se dit que la guerre pourrait venir en Suisse»

Actuellement sous les drapeaux, un soldat suisse raconte ce qu'il se dit entre recrues à propos de la guerre en Ukraine.
05.03.2022, 07:5907.03.2022, 08:46
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La guerre en Ukraine occupe les pensées de Peter* et de ses camarades de caserne. Le jeune homme effectue actuellement son école de recrues au sein des Forces aériennes. «Il y a beaucoup de discussions entre nous sur le conflit en cours. On en parle aussi de façon informelle avec nos supérieurs», dit-il. «On se demande si la guerre ne pourrait pas venir jusqu’en Suisse», ajoute-t-il.

La question est sûrement un peu plus sensible dans une arme comme l’aviation. En effet, les aérodromes militaires seraient parmi les premières cibles visées en cas d’attaque contre la Suisse.

«Le risque d’être impliqué dans le conflit russo-ukrainien est notre principal sujet de préoccupation»
Peter, recrue

Vient ensuite ce que chacun pourrait faire pour l’Ukraine: envoyer des colis à la population civile; éventuellement les acheminer sur place, en tout cas à la frontière polonaise. «On a vu sinon qu’on pouvait faire des dons sur Twint», continue Peter, auquel sa conscience commande de faire quelque chose de bien, dit-il.

Ces Kosovars de Suisse, «ennemis des Serbes, donc des Russes»

S’engager aux côtés des Ukrainiens? Le jeune homme ne l’envisage pas. Mais il sait qu’un soldat effectuant un service long dans sa caserne a décidé de rejoindre l’Ukraine. Pour aller se battre? «Je ne le pense pas, plutôt pour apporter un soutien civil», répond-il.

«Légion internationale»

Selon un article paru sur le site de la RTS, 35 personnes, dont trois de nationalité suisse, ont pris contact avec l’ambassade d’Ukraine à Berne en vue d’intégrer une «légion internationale» appelée à combattre aux côtés des forces ukrainiennes. La Suisse punit d’amende ou d'un maximum de trois ans de prison les citoyens helvétiques engagés dans des armées étrangères. Mais la cause, souvent, l’emporte sur la peur des conséquences judiciaires.

Des Kosovars figurent parmi les volontaires qui se sont annoncés à l’ambassade d’Ukraine à Berne. Mais pourquoi des Kosovars? «Ils n’aiment pas les Russes, qui sont les alliés des Serbes, leurs ennemis aux Kosovo», explique un diplomate occidental sous couvert d’anonymat. «Il ne serait d’ailleurs pas étonnant que des Serbes aillent combattre avec les Russes», ajoute-t-il.

Quand on partait de Suisse pour aller se battre en Bosnie

Quant à l’expert militaire suisse Alexandre Vautravers, il rappelle à watson que durant les guerres d’ex-Yougoslavie des années 90, «des Croates, Bosniaques ou encore des Serbes vivant en Suisse étaient partis combattre relativement nombreux pour leur camp respectif».

Les conséquences de la guerre en Ukraine inquiètent aujourd’hui bien plus les citoyens européens que les conflits pourtant très meurtriers survenus il y a une trentaine d’années dans les Balkans. Mais ils apparaissaient alors comme des conflits locaux, à la différence de l’actuel, qui prend des dimensions mondiales et menace l'idée même de la démocratie souveraine en ses frontières.
*Prénom d'emprunt.



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