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Armée

Loi sur le matériel de guerre: le PLR accuse l'UDC et le PS

Compromis trouvé à Berne pour l'exportation d'armes suisses vers l'Ukraine

Ces dernières semaines, des États européens ont adressé des demandes à la Suisse concernant la livraison de matériel de guerre, notamment de chars Leopard 2 (archives).
Des Etats européens ont adressé des demandes à la Suisse concernant la livraison de matériel de guerre, tel ce char Leopard 2.Image: sda
La commission de politique de sécurité du Conseil national a présenté un nouveau projet d'assouplissement de la loi sur le matériel de guerre, permettant de réexporter de l'armement suisse sous de strictes conditions.
22.02.2023, 08:1322.02.2023, 11:37
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Après le projet d'assouplissement de la loi sur le matériel de guerre adopté mardi sur le fil par une commission du Conseil national, le président du PLR s'en prend à la gauche et à l'UDC. Il accuse cette dernière d'enterrer la neutralité armée de la Suisse.

«En refusant d'adapter la loi sur le matériel de guerre, l'UDC amorce la mort lente de notre industrie de l'armement»
Thierry Burkart, président du PLR

Sans réexportation possible en cas d'urgence, plus personne ne va acheter de matériel de guerre suisse, ce qui met la survie des entreprises suisses d'armement en péril, rappelle-t-il:

«Or, ajoute-t-il, sans industrie d'armement propre, la neutralité armée de la Suisse n'est plus possible»

«Pour l'instant, la solidarité européenne signifie la solidarité militaire», lance le président du PLR, cette fois-ci en direction de la gauche:

«Celui qui veut interdire la réexportation d'armes suisses parce qu'il est généralement contre l'industrie de l'armement n'agit pas de manière neutre, mais aide la Russie.»

«Neutralité à la carte»

Selon Burkart, la Suisse pratique une «neutralité à la carte»:

«Tout le monde l'interprète comme cela l'arrange. La seule chose sur laquelle on s'accorde, c'est que la Suisse ne participe pas à des guerres et ne livre pas unilatéralement des armes à une partie belligérante.»

Le conseiller aux Etats argovien plaide pour une définition plus systématique de la neutralité suisse: «Même pendant la guerre froide, la Suisse était intégrée dans la communauté de valeurs occidentales malgré sa neutralité. En 1951, elle s'est, par exemple, jointe au boycott contre les Etats communistes. Ceux qui refusent aujourd'hui les sanctions contre la Russie ne défendent pas la neutralité traditionnelle, mais procèdent à une réinterprétation qui n'a jamais existé.»

Que dit l'accord?

L'accord devrait permettre à d'autres pays de transmettre du matériel de guerre de fabrication suisse dans des conditions strictes. Plus précisément, les pays qui ont un régime de contrôle des exportations comparable à celui de la Suisse devraient être autorisés à transmettre des armes si le Conseil de sécurité de l'ONU ou une majorité des deux tiers de l'Assemblée générale des Nations Unies ont déterminé que le pays destinataire a été attaqué en violation du droit international.

Dans le cas de l'Ukraine, cette condition est remplie. En outre, le matériel de guerre ne peut être transmis qu'après un délai de cinq ans. Il appartiendrait alors au Conseil fédéral de statuer sur les demandes individuelles de transfert. (ats/jch)

Le Leopard 2 livré à l'Ukraine peut aussi servir des bières
Video: watson
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