L'armée suisse doit pouvoir acquérir des moyens de défense sol-air de moyenne portée. La commission de politique de sécurité du Conseil des Etats demande un crédit d'engagement de 660 millions de francs pour combler une lacune dans ce domaine.
Au vu de la situation internationale, la majorité de la commission juge urgent d'agir, indiquent jeudi les services du Parlement dans un communiqué:
Parallèlement, la commission propose d'augmenter le plafond des dépenses de l'armée pour la période 2025 à 2028 de 4 milliards de francs pour le porter à 29,8 milliards de francs. Cela doit permettre de garantir une augmentation du budget de l'armée pour correspondre à 1% du PIB d'ici à 2030.
Les Chambres avaient refusé, lors de l'examen du budget 2024, d'augmenter les montants figurant dans le plan financier 2025-2027. Les sénateurs souhaitaient que les dépenses militaires augmentent plus vite que ce que le Conseil fédéral a décidé et atteignent 1% du PIB en 2030 et non 2035. Mais le National avait refusé de justesse.
La commission souhaite en outre créer un fonds pour la sécurité de la Suisse et la paix en Europe, dans le contexte de la guerre en Ukraine. Elle a décidé par 8 voix contre 5 de déposer une motion en ce sens.
L'objectif est de créer un fonds temporaire permettant de financer l'ensemble des besoins financiers supplémentaires à partir de 2025 de 10,1 milliards de francs pour la mise à niveau de l'armement de l'armée jusqu'en 2030 ainsi que la contribution suisse de 5 milliards de francs pour le soutien à la reconstruction et la remise en état des infrastructures en Ukraine. Le fonds serait autorisé à s'endetter temporairement.
Pour la majorité, les deux problématiques ont en effet pour origine commune la dégradation de la situation sécuritaire en Europe à la suite de la guerre en Ukraine. De plus, une telle solution est à ses yeux la seule qui soit capable de trouver une majorité politique. La minorité critique le mélange de deux problématiques distinctes et estime que la situation sécuritaire, si mauvaise soit-elle, ne justifie pas une comptabilisation extraordinaire de ces dépenses. (ats/jch)