UBS va racheter son rival Credit Suisse, dans la tourmente depuis plusieurs jours, a indiqué dimanche le Conseil fédéral. Le gouvernement approuve le rachat de cet établissement bancaire par UBS, et entoure cette opération de garanties. Le rachat devrait être effectif d'ici à la fin de l'année.
La transaction est valorisée à quelque trois milliards de francs ou 76 centimes par action Credit Suisse.
La Confédération accorde en outre une garantie de 9 milliards de francs à UBS afin de réduire les risques que cet établissement encourt du fait de l’acquisition de certains actifs pouvant potentiellement subir des pertes, dans la mesure où ces éventuelles pertes devaient dépasser un seuil déterminé, indique le gouvernement dimanche.
De son côté, la Banque nationale suisse (BNS) a annoncé qu'elle «soutient la reprise du Credit Suisse par UBS en allouant d'importantes aides sous forme de liquidités». Les deux banques «peuvent obtenir une aide sous forme de liquidités jusqu'à concurrence de 100 milliards de francs au total au moyen d'un prêt couvert par un privilège en cas de faillite», a détaillé la banque centrale helvétique.
L’acquisition de Credit Suisse par UBS renforce la confiance dans le système financier et assure la stabilité non seulement de l’économie suisse, mais aussi du système financier suisse et international, affirme le Conseil fédéral. Berne souligne:
Malgré les liquidités de Credit Suisse et l’apport extraordinaire de liquidités de la part de la BNS, certains événements peuvent conduire les acteurs du marché à subitement perdre confiance dans la banque et entraîner ainsi des problèmes de liquidités. Ce genre de situation peut se produire même si la banque remplit les exigences réglementaires en matière de fonds propres.
UBS acquiert non seulement les actifs de Credit Suisse qui ont de la valeur, mais aussi un portefeuille d’actifs dont la valeur est difficile à évaluer et qui peut dès lors entraîner des pertes. UBS est prête à supporter une première grande partie des pertes.
Afin qu’UBS puisse acquérir Credit Suisse, la Confédération lui accorde une garantie contre les pertes de 9 milliards de francs au maximum sur une partie clairement définie du portefeuille. Cette garantie sera activée en cas de défaillance réelle de ce portefeuille. Dans ce cas, UBS supportera une première partie des pertes (5 milliards) et la Confédération, la partie suivante (9 milliards), les autres pertes étant de nouveau à la charge d’UBS.
Le Conseil fédéral explique:
Credit Suisse n’aura pas le droit de verser de dividendes pendant toute la période où il bénéficiera de l’aide de l’Etat. Se fondant en outre sur l’art. 10a de la loi sur les banques, le Conseil fédéral ordonne des mesures en matière de rémunérations. Le versement de rémunérations variables sera aussi totalement ou partiellement interdit.
Selon Berne, la faillite d’une banque d’importance systémique compromettrait et déstabiliserait l’approvisionnement en liquidités et le système de paiements de la Suisse. La consommation et les investissements nationaux baisseraient sensiblement, portant ainsi un préjudice considérable à l’économie.
A cela s’ajoute que la faillite d’une banque, en particulier d’une banque d’importance systémique active sur le plan international, ébranlerait la confiance des clients et investisseurs internationaux dans la place financière suisse et affaiblirait considérablement et à long terme le centre international de gestion de fortune qu’est la Suisse. Le Conseil fédéral conclut:
Oui, les dépôts d’un montant maximal de 100 000 francs sont sûrs, même s’il devait y avoir une faillite. L’acquisition de Credit Suisse par UBS et la garantie de l’Etat sous forme de liquidités vont rétablir la confiance dans la stabilité de la banque.
(avec ATS et communiqué du Conseil fédéral)