Peut-il un jour ne plus jamais pleuvoir en Suisse?
Martine Rebetez: Plus du tout, non. En revanche, nous avons bien un scénario catastrophe qui est en cours. De plus grandes périodes de sécheresse, alternant avec des pluies très intenses. Dans quelques semaines ou quelques mois ou l’année prochaine, nous aurons droit à des épisodes de pluie très violents. Avec potentiellement des conséquences comme celles que l’on a vues à Cressier, l’année dernière. Nous allons globalement vers un climat de plus en plus extrême.
Pourquoi la pluie finit-elle toujours par tomber?
En Suisse et plus généralement sous nos latitudes, la quantité moyenne annuelle de précipitations ne va pas vraiment changer.
N’y aurait-il pas assez d’eau sur terre pour pallier ces grandes périodes de sécheresse?
Théoriquement, nous aurions effectivement assez d’eau, en moyenne. Le problème réside principalement dans la répartition de cette eau, dans l’espace et dans le temps. Il n’est pas possible de stocker les quantités nécessaires à tous les besoins, surtout ceux de l’agriculture et de la nature. On ne peut pas remplacer les glaciers et la neige qui le faisaient très bien chez nous auparavant, ni les pluies qui tombaient chaque mois de l'année.
Depuis combien de temps c’est chaud patate?
Nous le prévoyions déjà depuis au moins 30 ans. Mais c’est la canicule de 2003 qui a montré concrètement à la population les conséquences des gaz à effet de serre dans l’atmosphère sur les périodes de sécheresse.
(fv)