Gouverner, c'est prévoir, dit-on. Les cantons romands, qui s'attendent à une arrivée accrue de réfugiés ukrainiens, craignent de ne plus avoir les moyens techniques de les héberger. Ils ont ainsi demandé à l'armée si elle pouvait mettre à disposition des structures militaires, comme des casernes, pour les familles ukrainiennes, a révélé ce lundi 11 juillet l'émission RTS «Forum».
Pour l'instant, la situation en Suisse est plutôt maîtrisable. Mais les cantons redoutent que l'affaiblissement du soutien des particuliers, le froid hivernal et l'augmentation actuelle des demandes d'asile ordinaires n'engendrent un afflux massif de réfugiés ukrainiens en automne, au point de submerger les capacités d'accueil de la Suisse. D'où cette demande.
«A situation extraordinaire, il faut des mesures extraordinaires», résume à l'antenne la conseillère d'Etat jurassienne Nathalie Barthoulot, qui préside la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS), en charge de ce dossier.
Mais l'armée ne souhaite pas entrer en matière pour le moment, dévoile la RTS. Premièrement, les casernes militaires sont prévues pour la Confédération; les cantons, eux, disposent des abris antiatomiques, or ils n'en veulent pas pour les réfugiés ukrainiens. Deuxièmement, les besoins des cantons ne seraient pas adaptés aux infrastructures militaires: les réfugiés doivent être hébergés à long terme, tandis que les casernes et autres halles de sport sont utilisées ponctuellement durant l'année.
Si cette proposition ne semble donc pas être promise à un accord prochain des autorités fédérales, des solutions similaires et intermédiaires pourraient voir le jour dans le pays du compromis, voire du consensus. (jof)