S'ils étaient pleinement efficients, les cantons suisses pourraient économiser jusqu'à 13 milliards de francs.
Ce constat ressort des recherches de l'Institut de hautes études en administration publique (IDHEAP) de l'Université de Lausanne et du cabinet PwC Suisse, qui publient lundi leur troisième édition du Monitoring de l'efficience des cantons.
Ils l'ont fait pour cinq domaines: la formation, la culture, les routes, l'aide sociale, l'ordre et la sécurité publique. Pour chaque domaine, ils ont établi un classement des cantons, en citant les meilleurs mais pas les moins bons:
Pour la sécurité publique, analysée pour la première fois dans le cadre de ce monitoring, le potentiel d'économies des cantons se monte à 1,9 milliard de francs.
En prenant la moyenne des dix dernières années, le classement est dominé par les cantons latins:
C'est dans la formation que le gain potentiel est le plus important avec 4,6 milliards. L'efficience des cantons atteint 80% en moyenne en 2020, pour une fourchette allant de 90 à 61%:
Les auteurs de l'étude remarquent que l'efficience a globalement peu varié entre 2019 et 2020. Ils jugent cette constance «remarquable» sachant que l'école a été mise sous pression durant la pandémie.
En matière d'aide sociale, un potentiel d'amélioration de 2.9 milliards a été calculé. La médiane s'établit à 75%:
Des différences jugées «majeures» apparaissent également pour la gestion des routes. Les quatre cantons les moins efficients, des cantons de montagne, sont encore descendus dans le classement. Des cantons urbains sont aussi concernés, preuve que la topographie n'explique pas tout.
Par rapport à la précédente étude, Genève (85%) a enregistré «une nette hausse» de son efficience et se place en deuxième position derrière Lucerne (86%). La médiane se fixe à 69%, soit un potentiel d'économies d'environ 2,3 milliards.
Finalement, pour la culture, les cantons de Soleure et d'Argovie (83% chacun) arrivent en première place, suivis de Thurgovie (82%). La hausse potentielle de l'efficience pour l'ensemble des cantons atteint 1,1 milliard.
Sachant que les cantons peuvent choisir librement l'offre culturelle, il s'ensuit «une latitude et un potentiel de hausse de l'efficience importants», relèvent les responsables de l'étude. (ats/jch)