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50 francs par vacciné Covid: un expert propose d'offrir une sérologie

Covid, 50 francs
Image: Shutterstock

L'idée d'offrir une sérologie plutôt que 50 francs séduit les Romands

Suite à la proposition du Conseil fédéral de distribuer des bons de 50 francs pour booster la vaccination, l'infectiologue genevois Alessandro Diana suggère une autre solution: offrir des tests sérologiques. Une idée qui séduit plusieurs cantons, notamment Vaud, Genève et Valais.
06.10.2021, 05:5908.10.2021, 09:42
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Que pensez-vous des bons de 50 francs que la Confédération souhaite offrir à ceux qui réussissent à convaincre quelqu'un de se faire vacciner?
Alessandro Diana, expert auprès d'Infovac:
Il y a une bonne intention derrière. Le Conseil fédéral sait que la vaccination est un moyen fort de mettre fin à la pandémie. Il essaie donc de tout mettre en œuvre pour convaincre les hésitants. C'est une démarche à saluer. Mais, comme l'a dit un journaliste durant la conférence de presse, il y a un risque de dérapage avec les bons de 50 francs: on peut facilement se mettre d'accord avec 30 personnes.

«Comment peut-on vérifier que quelqu'un a vraiment convaincu quelqu'un d'autre de se vacciner?»

Donc, vous avez une autre idée de ce qu'on pourrait faire avec cet argent?
Oui, plutôt que de distribuer des bons de 50 francs, je préférais qu'on offre un test sérologique à 40 francs aux vaccino-hésitants. J'ai été surpris de voir l'utilité de la sérologie auprès des gens qui viennent me consulter parce qu'ils ont un dilemme avec la vaccination. Sur une vingtaine de personnes, la moitié n'avait pas d'anticorps et tous se sont vaccinés dans les jours qui ont suivi.

«Un test sérologique négatif fait réfléchir les vaccino-hésitants»

Cela leur permet de faire un choix éclairé entre les effets secondaires du vaccin et les effets secondaires du Covid. S'ils sont négatifs, ils savent qu'ils seront forcément confrontés au Covid avec le variant Delta. S'ils sont positifs, cela leur permet de ne faire qu'une seule dose s'ils décident de se faire vacciner. Pour les hésitants, c'est un argument de négociation qui est intéressant.

Et s'ils sont positifs, mais qu'ils ne veulent pas se faire vacciner?
Au moins, on sait qu'ils ont moins de chance d'attraper le virus et de surcharger le système sanitaire. Cette pandémie n'est plus celle des 75 ans et plus, mais celle des séronégatifs. Ce sont eux que nous devons atteindre désormais. Et il y a un autre avantage à la sérologie.

Lequel?
Chez les hommes de moins de 30 ans, on s'est rendu compte qu'avec les deux doses de vaccin, il y a un risque de myocardite (réd: inflammation du cœur) de 6 sur 100 000. C'est moins qu'en cas d'infection par le variant Delta (40 sur 100 000), mais c'est plus que dans la population générale (2 sur 100 000). Donc si vous faites une sérologie et que vous êtes positif, cela veut dire qu'une seule dose de vaccin suffit. Je spécule que cela permettrait une meilleure gestion du risque.

Vous pensez que votre idée a une chance d'être retenue par le Conseil fédéral?
Franchement, je l'espère. La solution a été soumise aux autorités, on verra bien. En tout cas, je suis convaincu du bien-fondé de ma proposition. J'ai l'humilité de dire que je ne suis pas politicien, c'est à eux de décider. Mais mon expérience, sur le terrain, c'est que c'est une idée à considérer.

Interview publiée pour la première fois mardi 5 octobre

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