La Grève pour l’avenir appelle toute la Suisse à se mobiliser aujourd'hui, le 21 mai, en faveur du climat. A 11h59, il est prévu de faire le plus de bruit possible afin «de symboliser l'urgence climatique».
La manifestation, enfant de la Grève du climat, se tient deux ans après les débuts de ce mouvement qui a marqué durablement le paysage politique.
Plutôt discrète l’an dernier en raison des mesures Covid, la Grève pour l’avenir rêve de devenir un point de ralliement pour de nombreuses luttes sociales, qui ont fait parler d’elles ses dernières années, tels que la Grève féministe et Extinction rébellion. Voici ce qu’il faut savoir.
Près de 180 événements sont organisés à travers le pays pour cette deuxième Grève pour l’avenir, dont 7 à Genève, 17 à Lausanne, une vingtaine à Zurich et d’autres disséminés dans tout le pays. Il s’agit essentiellement de rassemblements, de stands ou de diverses actions visant à rendre visible la mobilisation.
L’événement est organisé par différents collectifs décentralisés, indépendants, pouvant se mettre en grève pour des revendications qui leur sont propres.
Les racines de la Grève de l’avenir sont à trouver du côté des grévistes du climat, ces étudiants qui avaient répondu à l’appel de Greta Thunberg fin 2018. Une mobilisation d’importance avait ensuite marqué le pays le 18 janvier 2019 et engendré des réactions politiques et sociales, dont on ressent encore les effets aujourd’hui. Par la suite, d’autres événements avaient eu lieu ici et là.
La journée du 21 mai est annoncée comme une journée de mobilisation, d'action et de grève collective. «Les collectifs déjà formés et autonomes à tous les niveaux participeront à leur manière et jetteront ainsi les bases d'une collaboration et d'une lutte à plus long terme», lit-on encore sur le site de la manifestation.
Avec la Grève de l’avenir, on dépasse la seule notion de la protection du climat. Dans le manifeste de la manifestation, on évoque une grève «pour un avenir écologique, solidaire et équitable pour touxtes». On y évoque la question des camps de réfugiés, les conditions de travail «indécentes» et, partant, «la perte de moyens de subsistance des peuples».
Plus précisément, le manifeste dénonce l’échec du système économique actuel, «qui repose sur une croissance illimitée». Il s’en prend au côté «antidémocratique» de la politique parlementaire, qui serait incapable de répondre aux enjeux, et au système capitalisme générateur des crises économiques, écologiques et sociales...
C’est un peu la grande interrogation: à quel point les différents mouvements, affirmant répondre à l’appel de la Grève de l’avenir, vont-ils faire front commun?
De manière non exhaustive, on retrouve la Grève du climat, Extinction rébellion, la Grève féministe, les syndicats… Même les églises fribourgeoises (entre autres) ont affiché leur soutien.
Rare en Suisse, le terme de convergence des luttes a refait son apparition récemment, alors qu’on l’avait entendu publiquement en Suisse pour la dernière fois lors des manifestations contre le G8 à Genève en 2003. Est-ce que la mayonnaise prendra?