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La question des primes est un cul-de-sac | Commentaire

Les primes maladie? Oui, c'est un cul-de-sac.
On commence à avoir fait le tour de la question, non?keystone / shutterstock (montage)
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La question des primes est un cul-de-sac mais il ne faut pas capituler

Avec les primes, on commence à avoir l'impression d'avoir tout essayé. Il n'y a aucune solution réelle et immédiate en vue. Quelle galère.
09.06.2024, 18:5509.06.2024, 22:30
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On pensait que le résultat serait serré, mais il n'en fut rien: l'initiative du Parti socialiste pour plafonner à 10% du revenu le paiement des primes a été balayée dans les urnes à 55,5%. Le Röstigraben entre les cantons – et même les districts – latins et alémaniques est un cas d'école.

Pour ceux qui voulaient soulager les plus pauvres et la classe moyenne, le constat est amer. Et pour ceux qui se résignent à faire raquer les citoyens et ne croient pas en l'Etat-Providence, ce n'est pas vraiment une victoire non plus car les coûts de la santé ne cessent d'augmenter.

Tenter une solution et se prendre une baffe

La question de l'assurance-maladie est un cul-de-sac. Tous les partis s'accordent à dire que le secteur doit être réformé, que les coûts de la santé vont continuer à augmenter et que l'on ne peut rien y faire dans l'immédiat. Tenter une solution, même maladroitement, c'est risquer de se prendre une baffe.

La trajectoire de l'initiative du Centre pour réduire les coûts est à l'image de ce blocage. Bien qu'imparfaite, elle avait deux mérites: celle de s'attaquer au sujet qui met tout le monde d'accord et de jeter un pavé dans la mare. De quoi décourager les politiciens les plus téméraires qui s'accrochent à vouloir trouver des solutions.

La colère gronde

Mais faire raquer le citoyen aura ses limites, surtout au vu de la stagnation des salaires. Si la courbe de l'augmentation des primes et celle – plate – des salaires ne sont pas déterminées par les mêmes effets, elles ont une conséquence commune: les porte-monnaie sont vides et la colère gronde, et ça s'entend très fort chez les Romands. La solidité des finances de la Confédération permet de contenir la misère et de maintenir la paix sociale. Mais pour combien de temps?

Le vote de dimanche, outre d'exposer l'habituel constat sociologique de la différence du lien entre citoyen et Etat d'un côté à l'autre de la Sarine, présente aussi un aspect très pratique: en Suisse romande, les primes sont plus élevées qu'en Suisse alémanique... où les salaires sont plus haut. Mais l'acceptation de la 13ᵉ rente AVS par la population a montré qu'au-delà d'une certaine limite, même les Alémaniques étaient prêts à tomber dans le socialisme.

Discuter des primes, c'est fatigant, mais sain

Discuter des primes de santé chaque année, c'est fatigant, certes. Mais cela permet de rappeler encore et toujours que le système de soins, dans les tous les pays, coûte un bras.

L'avantage dans notre démocratie helvétique, c'est que l'on traîne à répétition dans l'arène publique un débat que les autres pays gardent enfermé à leurs hémicycles, comme un vilain secret que des parents préféreraient cacher à leurs enfants. Discuter des primes, c'est fatigant, mais c'est sain.

La Suisse n'a pas dit son dernier mot. Une nouvelle initiative des socialistes sur la caisse publique devrait voir le jour l'année prochaine. Si on est en droit de douter de sa réussite au niveau national au vu des résultats de dimanche en Suisse alémanique, elle pourrait faire des petits avec des caisses cantonales uniques et publiques pour certains cantons romands qui le souhteraient. Mais d'ici-là, nous resterons dans le cul-de-sac.

On vous explique l'initiative d’allègement des primes
Video: watson
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