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Blick, Berset et le Covid: complotisme et #coronaleaks

Blick, Berset et le Covid: parce qu’il le fallait bien
Il fallait maintenir la cohésion nationale dans un pays démocratique confronté à une situation exceptionnelle: le Covid. montage: saïnath bovay
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Blick, Berset et le Covid: tout est pardonné?

Il y a peut-être eu copinage et ce n'est pas bien. Mais il y avait surtout un impératif: maintenir la cohésion nationale dans un pays démocratique confronté à une situation exceptionnelle. Le Covid.
19.01.2023, 18:4822.01.2023, 13:16
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Blick, ça pèse quoi? La réponse à cette question fournira une partie de l’explication des liens privilégiés qu’aurait entretenus, à l’époque la plus critique du Covid, l’ex-chef de la communication d’Alain Berset, Peter Lauener, avec Marc Walder, le patron de Ringier. La réponse, alors? L’édition alémanique quotidienne de notre confrère compterait 300 000 lecteurs (version papier) et 1,2 million de visiteurs uniques (version numérique). Un bel po', comme disent nos amis italophones.

Faiseur de rois et bourreau

Un lectorat important, donc. Mais Blick, c’est surtout, dans l’inconscient collectif, une réputation de faiseur de rois et, à l’occasion, de bourreau. Le populaire Adolf Ogi, ancien conseiller fédéral UDC au style très peu blochérien, n’a pas eu à se plaindre du boulevardier zurichois. A l’inverse, au début des années 2000, la version dominicale de Blick avait torpillé la candidature de la Saint-Galloise Lukrezia Meier-Schatz à la présidence du Parti démocrate-chrétien (devenu Le Centre) en révélant que son mari fréquentait le «Rotlichtmilieu», les nuits chaudes de Zurich. A l’époque, la carrière politique d’une femme pouvait encore pâtir de la réputation de son conjoint.

C’est dire si, pour un ou une politique nourrissant de hautes ambitions, il vaut mieux avoir Blick, sinon dans sa manche, du moins pas tel un pitbull à son mollet.

L'exception Covid-19

Cette maxime non écrite aura sans doute prévalu au moment fort du Covid, quand le Conseil fédéral, comme tous les gouvernements des pays démocratiques, pouvait donner l’impression de naviguer à vue, en fonction des nouvelles venant du front hospitalier. Certains – sûrement les mêmes qui critiquaient les décisions «liberticides» des autorités fédérales incarnées par le ministre de la santé Alain Berset, le Guisan de la mob anti-Covid – oublient ou ne veulent toujours pas admettre que cette période fut en tout point inédite et exceptionnelle. Elle s’accompagna d’un semi-confinement, autrement dit d’une privation relative et tout à fait supportable de liberté (sauf pour un certain nombre d’acteurs économiques, tels les restaurateurs).

L'intention, oui, le copinage, non

On peut comprendre – sans justifier le moindre copinage – que le ministre de la Santé ait pu vouloir s’assurer que le quotidien réputé capable de faire la pluie et le beau temps, Blick, donc, ne s’embarque pas dans une croisade populiste nourrie de complotisme, alors que le pays avait plus que jamais besoin de cohésion face à la pandémie et aux mesures décidées par le Conseil fédéral. D'autant plus qu'elles pouvaient parfois paraître erratiques. Il en allait de la stabilité d'un pays démocratique en un instant critique.

C’est sûrement un peu de cela qui explique les «relations particulières» entre le titre boulevardier et Alain Berset, en tout cas son ex-chef de la communication. Doit-on blâmer l’intention derrière la manœuvre? Non. Il serait en revanche désagréable de penser que la fourniture de quelques «scoops» sur le sujet ait suffi à convaincre Blick de retenir ses coups.

Levée des mesures par un Berset d'un autre genre
Video: watson
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