Suisse
Commentaire

Thomas Aeschi (UDC) qui tient des propos racistes? Sans blague!

Un leader UDC qui tient des propos racistes? Sans blague!

Des internautes ont partagé leur indignation face à la diatribe ouvertement xénophobe de Thomas Aeschi délivrée mercredi au Parlement. Auraient-ils oublié de qui l'on parle et son but premier?
17.03.2022, 19:0118.03.2022, 06:23

Mercredi matin, lors d'une réunion du Conseil national organisée en urgence, notamment au sujet de l'accueil des réfugiés en Suisse, le président du groupe parlementaire UDC aux Chambres fédérales Thomas Aeschi a déclaré: «Il est inadmissible que des Nigériens ou des Irakiens avec des passeports ukrainiens violent soudainement des Ukrainiennes de 18 ans! Cela ne doit pas être autorisé.» Une information relayée dans la soirée par l'édition suisse alémanique de Blick; la polémique était lancée.

Dans les heures qui ont suivi, de nombreux internautes se sont empressés de crier au racisme: «On en a lu de la m*rde raciste, mais là l'UDC réussit encore à aller plus loin», «ce sont les gens comme Thomas Aeschi qui rendent ce pays exécrable de racisme ambiant», «dégueulasse et honteux», a-t-on pu lire sur Twitter. Oui, bien sûr les mots sont choquants. Mais dans cette affaire, la chose la plus étonnante, c'est plus volontiers l'indignation face aux propos que les propos eux-mêmes.

Choquer pour être relayé

Aeschi a fait du Aeschi: utiliser n'importe quel prétexte pour cantonner son discours politique aux idées d'un parti qui tente désespérément de ranimer les joies conservatrices de l'Ancien Monde. Pour appuyer sa position, le conseiller national raffole d'ailleurs de raccourcis et de liens sans causalité.

En 2017, pour soutenir son initiative contre la naturalisation facilitée, le poulain de Blocher avait détourné un fait divers en faveur de ses ambitions nationalistes: «6 Erythréens ont battu un homme sri-lankais. Votez NON à la naturalisation facilitée le 12 février 2017!», avait-il publié sur Facebook. Dans les commentaires, la plupart avaient - à juste titre - demandé le rapport entre les deux faits.

Rebelotte quelques années plus tard, lorsqu'il s'est servi d'une affaire de viol dans un wagon CFF pour exiger un renforcement des contrôles aux frontières.

On connaît donc le personnage. Face à l'arrivée de milliers de réfugiés ukrainiens en Suisse, Thomas Aeschi s'est à nouveau servi d'une affaire de viol dans un centre d'asile à Düsseldorf, afin de justifier son opposition à l'accueil des 60 000 réfugiés de la guerre annoncés par le Conseil fédéral. Parce que si c'est arrivé en Allemagne, cela va forcément arriver en Suisse. Evidemment.

Pour ce diplômé d'Harvard, il ne s'agit pas d'étayer ces événements ou de rendre logiques les liens faits entre eux. Il est surtout question de communication: choquer pour être relayé. Et ce, vastement. Ceux qui votent UDC se complairont donc dans les propos de l'un des leurs. Les autres devraient dépasser leur indignation et agir dans les urnes. Ce n'est pas une protestation sur les réseaux sociaux qui culpabilisera ce conservateur. Au contraire: son succès s'en nourrit. Ce serait bien de s'en souvenir.

Pionniers du vol en Suisse
1 / 6
Pionniers du vol en Suisse
Oskar Bider fut le premier chef pilote de l’aviation militaire suisse et le premier à survoler les Pyrénées en 1913. (image: musée national suisse)
source: musée national suisse
partager sur Facebookpartager sur X
Ces fois où Vladimir Poutine s'est pris des vents
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
Avez-vous quelque chose à nous dire ?
Avez-vous une remarque ou avez-vous découvert une erreur ? Vous pouvez nous transmettre votre message via le formulaire.
2 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
2
Cette ligne romande pourrait être exploitée par les CFF
Les transports publics neuchâtelois (TransN) pourraient céder une concession aux CFF. Des discussions sont en cours concernant la ligne Neuchâtel-Buttes.
Les Transports publics neuchâtelois (TransN) ont pu stabiliser leur situation financière et afficher un résultat positif en 2024. Le spectre de la recapitalisation s'éloigne. La compagnie poursuit sa mue. Elle envisage de céder la concession de la ligne ferroviaire du Val-de-Travers aux CFF et de développer des synergies avec les CJ.
L’article