Le Conseil fédéral décidera au plus tard, fin août, du montant de la redevance sur les ménages pour les années 2023 et 2024. Le Département de la ministre en charge, Simonetta Sommaruga, diffuse ce message depuis des mois. Nous sommes maintenant en septembre, mais le gouvernement n'a communiqué aucune décision. Pourquoi?
La redevance des ménages, qui s'élève actuellement à 335 francs par an, est principalement versée aux chaînes de la SSR. Un comité bourgeois dirigé par l'UDC récolte, en ce moment, des signatures pour la réduire à 200 francs. Le Conseil fédéral subit donc une certaine pression et retarde sa décision.
Différentes informations circulent sur les raisons de cette situation. Le Conseil fédéral doit actuellement se prononcer sur de nombreux dossiers importants, sur des questions énergétiques, sur la neutralité. C'est pourquoi il a repoussé le dossier SSR. C'est ce que l'on entend au sein du département de Simonetta Sommaruga. Mais dans d'autres, l'écho est différent...
A savoir: la ministre aurait transmis quatre propositions concernant la SSR à ses collègues du gouvernement. La veille de la séance du Conseil fédéral, le mardi, elle aurait retiré toutes les propositions. Dans certains départements, les réactions aux dossiers auraient été sceptiques. Et il y a un autre problème...
Il n'y a pas seulement du montant de la redevance des ménages qui est en jeu. La concession de la SSR est également au coeur des débats, car elle arrive à échéance à la fin de l'année. Cette dernière définit le mandat que le monde politique confie à la SSR:
Le propriétaire de la concession doit répondre à ces demandes et il se trouve que les politiciens du camp bourgeois ne sont, d'ailleurs, pas satisfaits des règles actuellement en vigueur.
Le conseiller national PLR Christian Wasserfallen estime, par exemple, que la concession de la SSR devrait être plus restreinte:
Autre problème, la SSR via la RTS, par exemple, diffuse des contenus gratuits sur ses plateformes. Certains demandent que cette offre soit réduite. En effet, à titre de comparaison, les entreprises de médias privées proposent, sur leur portail en ligne, du contenu payant à leurs clients. Christian Wasserfallen ajoute:
Le conseiller national UDC Gregor Rutz avance des arguments similaires. «Il faudrait enfin mener une discussion approfondie sur ce qui relève ou non du mandat principal du service public et adapter la concession de la SSR en conséquence», estime-t-il. La SSR devrait se limiter, en grande partie, aux domaines de l'information et de la culture à la radio et à la télévision. En Suisse alémanique, elle ne devrait pas exploiter de portails en ligne avec des informations.
L'ensemble du camp bourgeois n'est pas un uni sur la question. Le conseiller national du Centre, Martin Candinas, est d'un tout autre avis. Il ne voit aucune raison pour laquelle la concession de la SSR ne devrait pas être maintenue.
Dans le même sens, la conseillère nationale socialiste, Edith Graf-Litscher, souligne: «Continuer à réduire la SSR n'a pas de sens. Elle doit aussi proposer une offre pour un public jeune. A mon avis, il serait juste de prolonger la concession de deux ans. On pourra alors définir ensemble, en 2024, les principes de la politique des médias pour la SSR et les prestataires privés.»
En 2024, les concessions pour les stations de radio et de télévision privées arriveront à échéance. On pourrait alors redéfinir la délimitation entre la SSR et le secteur privé. Cela signifierait que la concession de la SSR resterait en grande partie inchangée.
Comment le Conseil fédéral se profile-t-il sur cette question? Et: va-t-il baisser la taxe sur les ménages? Vu l'augmentation constante du nombre de ménages en Suisse, ce serait approprié. Peut-être le gouvernement parviendra-t-il à prendre une décision en septembre. A condition qu'aucun autre dossier ne vienne s'interposer. (aargauerzeitung.ch)