La vague de cas Covid attendue cet hiver se fait encore désirer. Certes, les données relevées sur les eaux usées de certaines régions indiquent une tendance de cas à la hausse. «Mais ce que l'on constate aussi, c'est que l'époque des grandes vagues d'Omicron semble révolue», a déclaré Tanja Stadler, biostatisticienne à l'EPF de Zurich, mardi dans une interview accordée aux journaux Tamedia.
Un jour plus tôt seulement, Christian Drosten, directeur de la virologie à l'hôpital universitaire de la Charité à Berlin, déclarait que la pandémie appartenait au passé.
Contrairement au début de l'année 2022, le virus ne parvient plus à infecter 80% de la population en un temps record, confirme également Tanja Stadler. Idem pour les sous-variants d'Omicron, dont aucune «vague importante n'est attendue». Selon l'experte, environ 10 à 25% des personnes devraient encore être infectées.
La professeure Stadler de l'EPFZ relativise, toutefois, les propos du virologue allemand Drosten sur un point, indépendamment de son interview. En effet, selon elle, difficile de savoir si nous nous trouvons dans la phase endémique du virus. Tout dépend de la définition qu'on lui donne.
De plus, «endémique» ne signifie pas automatiquement que le virus est désormais inoffensif. «La malaria est aussi endémique», souligne-t-elle.
En ce qui concerne la Chine, où le nombre de cas explose actuellement, Tanja Stadler se veut rassurante. Selon elle, il n'y a que peu de risque «qu'un nouveau variant apparaisse en Chine dans les prochains mois et qu'il arrive à contourner l'immunité existante de la population en Europe.»
Pour la Chine, les mois à venir seront en revanche «très difficiles», estime-t-elle. En effet, en raison d'un faible taux de vaccination et de protection immunitaire, la population se voit être plus sensible au virus. Si aucune mesure n'est prise, une grande partie de la population sera contaminée en peu de temps, craint l'experte.
(abi (ch media) / yam)