Le Chuv doit transférer des patients atteints par le Covid-19

Le Chuv sature et doit transférer des patients Covid, voici pourquoi

Le Centre hospitalier universitaire vaudois a commencé à transférer des malades atteints par le coronavirus. Trois questions pour comprendre pourquoi.

Face à la hausse des hospitalisations dues au Covid-19, le Centre hospitalier universitaire vaudois (Chuv) a transféré des patients dans d'autres cantons, avertit la ministre vaudoise de la santé.

Pourquoi transférer ces patients?

L'objectif est de garder une «marge de manœuvre au niveau des lits de soins intensifs» pour les autres opérations, a expliqué au journal Le Temps la conseillère d'Etat socialiste Rebecca Ruiz.

Le Chuv «n'a plus les marges d'augmentation de lits en soins intensifs des précédentes phases de la pandémie», explique la ministre de la santé. Augmenter le nombre de lits disponibles dans les unités d'urgences signifie, selon elle:

«Puiser dans les équipes qui travaillent au bloc opératoire»

Et ceci pour prendre en charge les patients touchés par le Covid-19. C'est une décision «lourde de conséquences», Voici celles qu'elle évoque dans Le Temps:

• Puiser dans ces équipes implique de reporter des opérations planifiées, «alors même que notre canton n'a toujours pas rattrapé le retard pris lors des vagues précédentes».
• «Une telle mesure pourrait avoir des conséquences dramatiques, dans des domaines comme l'oncologie (réd: traitement des cancers) par exemple».

Dans La Liberté et ses journaux partenaires Jean-Daniel Chiche, chef de service de médecine intensive adulte au Chuv qui pointe également un autre problème: la fatigue du personnel en raison des successions de vagues de coronavirus et un absentéisme élevé:

«Revenir à une situation dégradée où il faut freiner l’activité opératoire et 'déconvoquer' les patients serait une vraie catastrophe».

Qui sont ces patients?

La ministre vaudoise souligne que sur treize patients infectés par le Sars-CoV-2 aux soins intensifs, un seul est vacciné:

«Alors que nous possédons aujourd'hui un vaccin, il ne serait pas acceptable de devoir de nouveau stopper ou réduire notre programme opératoire.»

«C'est peu en chiffres absolus, mais cela représente déjà plus de 30% de notre capacité de 35 lits», remarque dans La Liberté et ses journaux partenaires Jean-Daniel Chiche, chef de service de médecine intensive adulte au Chuv qui précise:

«La limite d'accueil des patients Covid est presque atteinte»

Les autres hôpitaux sont-ils saturés?

La cellule de coordination romande pour mieux répartir la charge sur les différents hôpitaux gérée par le Chuv a été réactivée «il y a plus de trois semaines», note Jean-Daniel Chiche qui souligne:

«Nous accueillons au Chuv les patients qui ont besoin de notre plateau technique. Mais cela ne suffira peut-être pas»

Car, en effet, les chiffres des hospitalisations sont en augmentation partout en Suisse en même temps.

Lors des précédentes vagues de l'épidémie, «nous étions montés de 35 à 76 lits» et des patients avaient été transférés vers des hôpitaux alémaniques, explique Jean-Daniel Chiche qui précise:

«Nous n'avons plus ces soupapes, car les structures à Berne, Lucerne, Saint-Gall ou Zurich sont aussi pleines»

Aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), «la situation des soins intensifs est préoccupante», déclare le directeur général de la santé du canton de Genève, Adrien Bron, cité samedi dans La Tribune de Genève. «Des reports d'opération devront à nouveau être envisagés». Selon le journal, 17 patients sont soignés du Covid-19 aux soins intensifs, alors que la structure dédiée à la maladie n'en compte que dix. (jahats)