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Migros et Manor ne veulent pas de cette balance IA

Ce supermarché suisse utilise une «balance d'un nouveau genre»

Peser ses tomates, ses poivrons ou ses pommes pourrait ne plus du tout être comme avant au supermarché. Une balance innovante tente de creuser son trou dans les grandes enseignes de Suisse.
03.07.2025, 05:3703.07.2025, 07:48
Benjamin Weinmann / ch media
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L'éternelle question au moment de peser tomates, bananes ou pommes au supermarché pourrait bientôt disparaître:

«C'était quel numéro, déjà?»

Aujourd'hui, pratiquement chaque fruit, chaque légume a son propre numéro, qu'il faut taper sur la balance pour obtenir une étiquette de prix. L'oubli de ce fameux code vous plonge alors rapidement dans l'embarras.

La multinationale suisse Mettler Toledo domine – selon ses propres dires – le marché des systèmes de poids et mesures. Elle s'est attaquée au problème en lançant une balance spécialement conçue pour le commerce de détail: la Freshway AI. AI pour IA, intelligence artificielle en français.

Dans un supermarché de la région de Zurich, l'outil est en service depuis peu. Les panneaux avec les petits numéros font désormais partie de l'histoire ancienne. «Il suffit de déposer la marchandise», explique le vendeur à un client un peu étonné, une pastèque à la main. Un message s'affiche alors sur l'écran:

«Le produit est reconnu automatiquement»

Et effectivement, c'est le bon résultat qui apparaît immédiatement: une tranche de pastèque. Des caméras intelligentes l'ont reconnue. Après une confirmation manuelle, la machine imprime une étiquette adhésive avec le prix correspondant au poids relevé.

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Cette balance détecte automatiquement ce que vous pesez. Ici, dans un supermarché «Halk Pazari» zurichois. Image: watson

Dans l'Ohio, la responsable marketing de Mettler Toledo, Ann Spence affirme que cette innovation va révolutionner l'expérience d'achat. En supprimant la saisie d'un code, elle accélère et simplifie le processus:

«Notre logiciel d'intelligence artificielle a un taux de précision de plus de 99% pour la reconnaissance des denrées».
Decathlon et Nespresso montrent l'exemple
En Suisse, la reconnaissance automatique existe depuis longtemps dans le commerce de détail. Jusqu'à présent, cela fonctionnait non pas avec l'IA, mais grâce à la technologie RFID, abréviation de Radio Frequency Identification. Elle consiste à transmettre des données par ondes radio.

Dans les magasins du géant français Decathlon et dans les boutiques de Nespresso (propriété de Nestlé), on place déjà les articles dans une sorte de bac depuis quelques années. Un autocollant ou une boucle permettent à la caisse de savoir immédiatement, ce qui se trouve dans le réceptacle. Ils jouent en quelque sorte le rôle d'une mini-puce radio.

47% de temps économisé

Et la clientèle n'est pas la seule à apprécier. Les détaillants aussi, assure Ann Spence. Car la balance aide aussi à lutter contre le vol. Ainsi, c'en serait fini pour les tricheurs d'entrer le numéro d'un produit moins cher en espérant que cela passerait inaperçu à la sortie.

Et cela simplifie par ailleurs la tâche des magasins où ce ne sont pas les clients qui pèsent les fruits et légumes, mais par le personnel à la caisse. La recherche parfois fastidieuse d'une référence en particulier devient ainsi superflue, poursuit l'Américaine. Des tests prouvent que le processus de scannage est ainsi 47% plus rapide. La reconnaissance des produits ne prend que 60 millisecondes et la machine est par ailleurs capable de traiter différents sachets de fruits et légumes.

Migros et les autres sont sceptiques

Nous avons sondé les grands distributeurs suisses et ils révèlent une certaine réticence vis-à-vis de cette nouvelle technologie.

«Ces balances d'un nouveau genre ne sont pas à l'ordre du jour chez nous et aucun essai n'est prévu.
Nous reconnaissons certes l'avantage potentiel pour faciliter les achats et réduire les erreurs de saisie».
Sarah Reusser, porte-parole de Migros.

Le géant orange y voit toutefois des défis dans la distinction entre les variétés de pommes, par exemple ou entre le bio et le conventionnel, ajoute Sarah Reusser. Denner, Manor et Volg ne semblent pas non plus emballés. Du côté de chez Volgh, sa porte-parole Tamara Scheibli, est du même avis:

«Le système actuel répond à nos exigences et a bien fait ses preuves au fil du temps.»

Chez les discounters allemands Aldi et Lidl, ce sont toujours les employés de la caisse qui se chargent de la pesée. La porte-parole de Lidl, Nicole Graf, affirme que son enseigne connaît bien le système:

«Nous suivons de près les évolutions technologiques et effectuons régulièrement des tests pour évaluer le potentiel de telles solutions.»

Le problème des pommes bio

Manor argumente, comme Migros, sur les risques de confusion entre bio et conventionnel. La chaîne de grands magasins dit certes observer «avec grand intérêt» les derniers développements en la matière et les examiner soigneusement:

«Nous avons toutefois délibérément décidé de ne pas utiliser ce système pour l'heure».

Un réexamen devrait cependant intervenir une fois la technologie au point et en mesure de répondre à certaines exigences de qualité.

De retour chez Mettler-Toledo, la responsable marketing nuance ces inquiétudes:

«Si quelqu'un pèse des pommes rouges qui existent aussi bien en conventionnel qu'en bio, le client ou le collaborateur peut sélectionner la bonne option sur l'écran».

Ann Spence ne précise pas quels autres magasins ont adopté la machine à travers le pays. Au Halk Pazari zurichois, l'expérience semble concluante, comme en témoigne un employé: «La balance fonctionne très bien».

Traduit et adapté par Valentine Zenker

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