L'annonce a été faite par l'Association Alain Tanner, en concertation avec la famille du défunt. L’œuvre de ce pionnier du Nouveau cinéma suisse sert toujours de référence aux nouvelles générations de cinéastes.
En 1968, Alain Tanner se réunit avec quatre réalisateurs - Michel Soutter, Jean-Louis Roy, Jean-Jacques Lagrange (remplacé par Yves Yersin en 1971) et Claude Goretta - pour fonder le «Groupe des 5». Ils sont tous à l'origine de ce renouveau cinématographique suisse, un cinéma à contre-courant.
Le premier long métrage d'Alain Tanner, Charles mort ou vif (1969), marque le début du cinéma d'auteur engagé en Suisse. Il est aussi lauréat du Léopard d'Or au Festival du film de Locarno. Il sera suivi en 1971 par La salamandre, un film aux accents libertaires, qui devient un film culte. Ensuite, Alain Tanner est influencé par Jean-Luc Godard.
Dans sa filmographie très dense, on retrouve Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000 (1976), Les années lumière (1981) grand prix au festival de Cannes, ou encore Dans la ville blanche (1983), César du meilleur film francophone. Il a tourné sans relâche de la fin des années 1960 jusqu'en 2004. Le Genevois a reçu de nombreux prix pour ses films à Locarno, Venise, Cannes et aux Etats-Unis.
Alain Tanner a étudié à l'Université de Genève (Unige) où il a fondé un ciné club en compagnie de Claude Goretta. Les deux Genevois sont ensuite partis à Londres. Ils ont réalisé ensemble leur premier film, Nice time (1957), un court métrage remarqué sur la vie des noctambules dans le Picadilly Circus londonien.
Alain Tanner a toujours considéré que faire du cinéma est un acte politique. Il a aussi prolongé son engagement au-delà du cinéma en s'impliquant notamment en faveur de la population palestinienne de Gaza. (chl/ats)