Un peu plus de six mois se sont écoulés depuis que la Suisse s’est retrouvée au centre des efforts de paix pour l’Ukraine. Sur le Bürgenstock, l’ex-présidente de la Confédération, Viola Amherd, avait accueilli 57 chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que des représentants de plus de 40 organisations internationales. L’objectif de cette «Conférence de haut niveau pour la paix en Ukraine», selon le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), était de «développer une compréhension commune d’un chemin possible vers une paix juste et durable en Ukraine».
La conférence avait été organisée en étroite concertation avec l'Ukraine et à la demande expresse du président Volodymyr Zelensky. La Russie n'avait pas été invitée, car des représentants de haut rang du régime de Vladimir Poutine avaient exprimé à plusieurs reprises leur désintérêt.
Le président américain Donald Trump a échangé, la semaine dernière, directement avec Vladimir Poutine par téléphone et a ensuite annoncé qu’il rencontrerait prochainement le dirigeant russe en Arabie saoudite. Or, bien que l’Arabie saoudite ait participé à la conférence du Bürgenstock, elle n’en a pas signé la déclaration finale.
Il est donc possible que Vladimir Poutine ait désormais écarté l’idée d’un sommet en Suisse, un pays qu’il ne considère plus comme neutre depuis que celui-ci a repris les sanctions de l’Union européenne contre la Russie. De son côté, Trump semble ne pas tenir compte du fait que son adversaire dans la course à la Maison-Blanche, l’ex-vice-présidente Kamala Harris, avait été la figure de proue du sommet de Bürgenstock et avait signé la déclaration au nom des Etats-Unis.
La Suisse est-elle désormais mise à l'écart? La réaction du Département des Affaires étrangères (EDA) d'Ignazio Cassis surprend: «La Suisse accueille toute initiative pouvant conduire à une paix globale, juste et durable», déclare-t-il en réponse à nos sollicitations.
Le DFAE juge en outre positif que les Etats-Unis et la Russie renouent le dialogue au plus haut niveau et espère que ces discussions poseront «les bases de négociations entre l’Ukraine et la Russie». Il émet toutefois une condition:
Le département rappelle également qu’un accord de paix doit garantir la sécurité de l’Ukraine et s’appuyer sur la Charte des Nations unies.
La Suisse poursuit son engagement en faveur d’une paix «globale, durable et juste en Ukraine» et se déclare «prête à soutenir à tout moment des discussions concrètes en vue d’une résolution pacifique, si les parties concernées en font la demande».
Il n'est pas exclu que la Suisse puisse encore offrir ses services dans les discussions de paix sur l'Ukraine: grâce à la conférence de Bürgenstock, les diplomates suisses de haut niveau entretiennent de bonnes relations avec les conseillers en sécurité des pays impliqués.