Suisse
Drame

Covid: pourquoi Christoph Berger a-t-il vraiment été enlevé?

Christoph Berger: pourquoi il a été enlevé et combien exigeait le ravisseur

Un Allemand de 38 ans a momentanément enlevé le président de la commission de vaccination Christoph Berger. De nouvelles investigations montrent ce que l'auteur attendait de lui et quelle était sa position par rapport à la pandémie.
13.04.2022, 05:59
Andreas Maurer, Patrik Müller / ch media
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Le dénouement a été rapide. Fin mars, un homme ayant monté une entreprise avec un coronasceptique a enlevé Christoph Berger, connu dans tout le pays comme président de la Commission fédérale pour les vaccinations. Dans les médias, si la plupart y ont vu une raison politique derrière cet acte, dimanche, Berger a fait savoir:

«Le coupable n'a fait aucune référence à mon rôle de président de la commission de vaccination. Seuls les intérêts économiques de l'auteur étaient au premier plan»
Christoph Berger, président de la Commission fédérale pour les vaccinations

Toutefois, une zone d'ombre persiste: se Christoph Berger n'a pas été enlevé en raison de sa fonction de président de la vaccination qui l'a rendu célèbre dans toute la Suisse, pourquoi un tel acte? Est-il une victime du pur hasard, aurait-il pu s'agir de n'importe qui d'autre?

Christoph Berger, Praesident, Eidgenoessische Kommission fuer Impffragen EKIF, spricht an einem Point de Presse zur Covid 19 Situation, am Mittwoch, 29. September 2021, in Bern. (KEYSTONE/Anthony Anex ...
Christoph Berger a été victime d'un chantage de la part de son ravisseur.keystone

La réponse est non. Le ravisseur a cherché une victime dont il pouvait supposer qu'elle pourrait lui donner, en peu de temps, un «montant à six chiffres», soit au moins 100 000 francs. C'est ce qu'on affirmé à CH Media des sources familières aux événements de l'affaire survenus à Wallisellen (ZH).

L'argent pour principal motif

L'auteur avait de graves problèmes d'argent et pensait qu'un médecin était en mesure de réunir une telle somme. D'autant plus que ce médecin-ci jouit d'une certaine notoriété en Suisse. Laquelle a ainsi permis à l'auteur de trouver le nom de Christoph Berger. Le mandat auprès de la commission de vaccination qui a fait connaître ce dernier auprès du grand public n'a donc semblé jouer aucun rôle. Les deux hommes ne s'étaient jamais rencontrés auparavant. Suite à quoi, le 31 mars 2022, l'homme a enlevé le célèbre médecin. Il l'a tenu en otage pendant plus d'une heure et a tenté de lui extorquer de l'argent.

Berger s'est exprimé à ce sujet: «Il a lié son exigence à des menaces sur ce qui pourrait se passer si je n'accédais pas à la demande dans le délai qu'il a indiqué».

Promesse de récolte d'argent

Jusqu'à présent, peu de choses circulaient concernant les motivations de l'auteur. Des spéculations ont notamment été faites sur un éventuel lien avec l'hôpital pour enfants de Zurich où Berger est employé. Dans n'importe quel hôpital, les choses peuvent mal tourner et entraîner des réactions incontrôlables chez les patients concernés ou leur entourage. Mais ici, ce n'était pas le cas. L'auteur n'avait pas d'enfants et n'avait jamais été en contact avec l'hôpital pour enfants. Selon l'état actuel de l'enquête, Berger a été victime que dans son seul statut de personne privée, en tant que médecin éminent à qui l'auteur a imputé de disposer d'argent.

Il semble que le président de la Commission fédérale pour les vaccinations ait réagi de manière professionnelle et calme lorsque l'agresseur le tenait. Le but était que son ravisseur ne perde pas le contrôle, a-t-il expliqué. Bien lui en a pris. Lorsque la police a retrouvé l'homme de 38 ans pour l'arrêter, celui-ci a pris une arme et a tiré dans tous les sens, tuant dans la foulée sa compagne de 28 ans.

Christoph Berger avait promis à l'auteur de lui procurer l'argent réclamé. Ce après quoi il a été relâché. Berger a ensuite alerté la police cantonale. Le ravisseur s'est alors promené librement pendant une semaine jusqu'à ce que la police l'arrête mercredi dernier. Le coupable a été tué au cours de l'opération car il s'est mis à tirer.

Un duo improbable

Le lendemain, la police a arrêté le partenaire commercial du défunt. Entre-temps, le tribunal des mesures de contrainte a ordonné la détention provisoire à la demande du ministère public zurichois. L'homme est soupçonné des délits suivants: Participation à une séquestration, un enlèvement et une tentative d'extorsion. Il bénéficie de la présomption d'innocence.

L'Allemand de 38 ans et le Suisse de 34 ans ont dirigé ensemble une start-up pour une application d'aide aux voisins. Dans une vidéo publicitaire, le duo posait devant le Palais fédéral et expliquait ainsi leur motivation: ils voulaient faire quelque chose de bien pour la société. Mais le projet n'a pas été bien accueilli par le public. Plusieurs évaluations négatives dans l'App-Store indiquaient que la plateforme ne fonctionne pas.

Le duo avait, par ailleurs, des liens très différents avec la politique de pandémie. Le partenaire commercial arrêté était profondément impliqué dans des affaires de conspiration. Il répandait la plus absurde des théories: celle que la Terre était un disque. Une thèse qu'il a même défendue au cours d'une interview.

Anhaenger des Vereins Stiller Protest bei einer Demonstration gegen die Massnahmen zur Eindaemmung des Coronavirus in Liestal, am Samstag, 20. Maerz 2021. (KEYSTONE/Georgios Kefalas)
Le partenaire commercial du ravisseur a participé à une manifestation d'opposants aux mesures à Liestal.keystone

Deal de masques

En revanche, l'auteur principal présumé voyait la pandémie d'un tout autre œil. Avec son amie et une autre jeune femme, il dirigeait une autre entreprise qui proposait, dans une boutique en ligne, les produits les plus divers: des lunettes de soleil pour bébés aux pulls pour chiens.

Ils ont considéré la crise du Covid-19 comme une opportunité pour renflouer les caisses. La boutique en ligne n'a toutefois pas donné l'impression que les propriétaires ont gagné de l'argent. Le budget n'était même pas suffisant pour des textes publicitaires sans faute.

Sur les réseaux sociaux, les deux partenaires se sont mis en scène de manière très différente. L'Allemand et la Suissesse se présentaient comme de jeunes entrepreneurs à succès au style de vie huppé. Jusqu'à la semaine dernière où leurs rêves ont pris fin dans un bain de sang.

Berger semble aller mieux

Après cette situation extrême, Christoph Berger a trouvé un soutien dans son travail quotidien: il s'est présenté au travail la semaine dernière et a été aperçu à plusieurs reprises à l'hôpital pour enfants. Lors d'une vidéoconférence, il s'est adressé au personnel pour informer celui-ci des règles sanitaires en vigueur. (aargauerzeitung.ch)

Traduit de l'allemand par Nicolas Varin

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