On pense d’abord à une parodie de wokisme. Et puis non. C’est bien réel. Dans une lettre datée du 18 avril, le directeur de l'école primaire de Lully, dans canton de Genève, informe les parents d’élèves, que, dès cette année et à l’avenir, la fête des mères fera place à «la fête des gens qu’on aime».
Le directeur précise qu’il s’agit là d’une décision prise par «l’équipe enseignante (…), au vu de la mouvance actuelle traitant de la question des genres et de l’égalité femme/homme».
Sur les réseaux sociaux où la lettre circule, celle-ci ferait plutôt l’unanimité contre elle, même si l’intention de l’équipe enseignante de cette école primaire genevoise peut paraître louable et motivée par la prise en compte de situations où l’enfant n’a pas de maman ou pas de papa à la maison, où ses parents sont deux personnes de même sexe. Toutefois, la formulation des choses – «au vu de la mouvance actuelle traitant de la question des genres et de l’égalité femme/homme» – laisse transparaître une motivation idéologique où les mots «papa» et «maman» seraient par trop constitutifs d’une vision «genrée» de la parentalité.
Joint par watson, le directeur de l'école primaire de Lully, face à «l’ampleur» prise par sa lettre aux parents d’élèves, redirige la presse vers le secrétariat général du Département de l’instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP). Sa cheffe, la libérale-radicale Anne Hiltpold, approuve-t-elle l'initiative prise par l’«équipe enseignante» de cet établissement scolaire? Réponse de la secrétaire générale adjointe du département, chargée de la communication, Lauranne Peman-Bartolini:
Depuis le début de son mandat, en avril 2023, à la tête du DIP, un département longtemps en main socialiste, la PLR Anne Hiltpold essuie les critiques de l'UDC qui l'accuse de ne pas avoir su rompre avec la «gauche woke» de ses prédécesseurs. Cette affaire de fête des mères rebaptisée fête des gens qu'on aime lui fournira peut-être un prétexte pour désormais imprimer sa patte.
L'an dernier au printemps, c'est dans une garderie du canton de Vaud qu'une telle initiative avait été prise, rapportait à l'époque le site Le Peuple. La direction de cette crèche située près d'Yverdon avait communiqué sa décision aux parents au moyen d'un visuel vantant les mérites de l'inclusion de genre, d'ethnie et de religion. Elle indiquait qu’elle ne célèbrerait plus la fête des mères ni des pères car «la famille d’aujourd’hui n’est plus seulement un papa, une maman et les enfants». «Il existe autant de familles différentes que d’enfants», ajoutait la direction. Dans ce visuel, deux fillettes d'une famille musulmane apparaissaient voilées, alors que le voilement des fillettes est perçue par de nombreux musulmans comme une contrainte insupportable.
Renseignement pris ce 19 avril par le rédacteur en chef du Peuple, Raphaël Pomey, la garderie vaudoise en question annonce avoir reconduit cette année sa démarche consistant à célébrer la «famille» et non plus séparément les mères et les pères.