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Ecologie

Yverdon-les-Bains: des militants écolos transforment un quartier en ZAD

A Yverdon, des militants écolos transforment un quartier en ZAD

La parcelle a
A Yverdon-les-Bains, une vue sur les banderoles à l'entrée lors de l'occupation, samedi et dimanche, du quartier de Clendy-Dessous voué à la démolition pour un projet immobilier.Image: sda
A Yverdon-les-Bains, des militants dénoncent une construction qui, selon eux, détruira le tissu social et vivant d'un quartier entier de la ville vaudoise.
18.10.2021, 04:1918.10.2021, 10:42
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A l'issue d'une manifestation, un collectif a occupé samedi une parcelle prévue pour un projet immobilier à Yverdon-les-Bains. Un jardin collectif et des espaces culturels y ont été aménagés. La municipalité condamne cette action illégale.

A l'entrée d'Yverdon-les-Bains, en arrivant de Cheseaux-Noréaz, le quartier de Clendy-Dessous a pris ce week-end des airs de Zone à défendre (ZAD). Des militants ont planté des légumes dans le verger. Une cuisine collective, des toilettes sèches et une scène ont vu le jour. Ateliers, spectacles et tables rondes y ont été organisés.

L'opération des militants en images:

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Un quartier d'Yverdon-les-Bains transformé en ZAD
Les militants ont aménagé un jardin collectif dans le verger.
source: sda / jean-christophe bott
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Samedi soir, des participants y ont passé la nuit, sous tente. Le lendemain, cette opération coup de poing - qui ne devait durer que le week-end - a pris une nouvelle tournure et des militants ont occupé deux maisons vouées à la démolition. Cette parcelle de 1,2 hectare doit céder la place à un projet immobilier de 9 immeubles avec commerces et parking de 170 places, un projet «destructeur du tissu social et du vivant», ont dénoncé les occupants.

Séance de crise au sein de la municipalité

La municipalité s'est réunie dimanche après-midi en séance de crise. «La police est en contact quasiment permanent avec ces personnes», a expliqué à Keystone-ATS le syndic Pierre Dessemontet:

«La ville se dit ouverte au dialogue. Mais on ne peut pas discuter tant qu'il y a une occupation illégale. Il faut que cela cesse. Samedi, nous avions autorisé une manifestation qui s'est malheureusement prolongée par un acte illégal.»

Cette action touche les parcelles de plusieurs propriétaires. La ville est également concernée, car un tronçon de rue est occupé. Les différents propriétaires doivent désormais se déterminer sur les suites à donner, notamment sur le dépôt d'une plainte. «La ville étudie toutes les options», a encore déclaré le syndic, sans donner plus de précisions.

«Une gentrification» du quartier

Sur place, les militants, qui prônent la solidarité, l'écologie radicale et la démocratie, annoncent une «défense pérenne et déterminée du quartier». Sur les maisons occupées, des banderoles sont apparues: «Et si habiter signifiait plus que vivre entre quatre murs».

Les militants critiquent «une gentrification» du quartier. Par leur action, ils veulent promouvoir un espace d'expérimentation urbaine. Ce n'est pas aux promoteurs de «décider de l'avenir des quartiers, c'est à la population», écrivent-ils dans un communiqué.

Affronter l'urgence climatique

L'occupation est intervenue samedi après une manifestation à l'enseigne de «Reprenons la ville» qui avait réuni plus de 150 personnes en ville. Ce défilé avait la même thématique que l'opération qui a suivi, mais était organisé par des personnes différentes, ont insisté les co-organisatrices.

Les manifestants demandaient à la nouvelle municipalité, qui vient de basculer à gauche, des «mesures plus poussées pour affronter l'urgence climatique et ses conséquences sociales». «Nous avons besoin de changements plus radicaux», avait expliqué samedi Mathilde Marendaz, conseillère communale et une des chevilles ouvrières du rassemblement. (ats/jch)

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