Après le feu vert du Parlement jurassien au début du mois, le Grand Conseil vaudois a décidé de suivre cette semaine le mouvement vers une expérimentation du Revenu de transition écologique (RTE), un concept inventé par la philosophe et économiste Sophie Swaton.
À verser un revenu aux personnes souhaitant mener une activité professionnelle mêlant écologie et lien social. En gros, c'est un outil, qui agit à la fois comme une aide économique et comme une mesure de réinsertion sociale. La condition? Que le projet ou le métier offre une plus-value environnementale.
La France expérimente déjà cette innovation tandis qu'en Suisse, la théorie vient tout juste de rencontrer la pratique grâce à des élus romands: les choses bougent sur le plan politique.
Tout a débuté en mai 2020, lorsque la députée verte vaudoise Rebecca Joly dépose le postulat «Pour un revenu de transition écologique dans le canton de Vaud». Au même moment, dans le canton du Jura, le député vert Baptiste Laville dépose une motion allant dans le même sens.
En ce début de mois de mars 2021, le parlement jurassien accepte et transforme la motion en postulat. Son auteur se réjouit de cette accélération.
Chez les Vaudois, même dénouement: la balle a été renvoyé ce mardi au Conseil d'Etat. La verte Rebecca Joly souligne que la crise a révélé cette mesure comme une évidence.
Impossible de donner une réponse chiffrée définitive sans les rapports définitifs des gouvernements jurassien et vaudois. Ils ont jusqu'à mars 2022 pour se positionner dans la concrétisation ou non d'un tel revenu.
À défaut de connaître les montants exacts du RTE, la durée des versements est par contre limitée à un maximum de 2 ou 3 ans. Cette aide financière, qui peut être versée aux individus comme aux entreprises, doit leur permettre d'oser la prise de risques et les accompagner vers l'autonomie de leur projet.
La Fondation Zoein, lancée par Sophie Swaton, a testé ce nouvel outil économique en soutenant par exemple un supermarché écolo, un comédien humoriste engagé ou encore un cinéma itinérant, alimenté par une génératrice à pédales.
Contactée par téléphone, la Genevoise qui enseigne à l'université de Lausanne «invite l'opinion publique à une révolution dans la vision de l'aide sociale». «Le RTE n'est pas un instrument de relance à la consommation, mais un outil pour accélérer la transition écologique» précise la présidente de la Fondation Zoein.