«Tarif commun 12» (TC 12) est le nom du document qui pourrait priver beaucoup d'entre nous du plaisir du replay. Vous savez, cette fonction qui permet de regarder les programmes TV des sept derniers jours sans les avoir enregistrés au préalable.
C'est bien pratique, surtout que les pauses publicitaires peuvent être sautées. Il y a plus de dix ans, le fournisseur de télévision en ligne Zattoo a été le premier à introduire cette fonction en Suisse. Aujourd'hui tous les grands fournisseurs de télévision tels que Swisscom, Sunrise UPC, Salt et Quickline proposent cette offre.
Cette fonction plutôt pratique, est, depuis longtemps, une épine dans le pied des télédiffuseurs. En effet, ils vivent en partie des recettes publicitaires.
Les radiodiffuseurs, les sociétés de gestion et les autres associations Suissedigital et Swissstream se sont donc mis d'accord sur un nouveau règlement, le fameux CT 12, l'année dernière. Il prévoyait initialement:
Toutefois, les acteurs du secteur ont dévié de ce compromis à la dernière minute, sous la pression de la SSR (qui chapeaute notamment la RTS). Un fait rapporté par 20Minuten. La télévision publique a rejeté l'extension à quatorze jours, elle restera donc de sept jours.
On ne sait pas encore exactement combien il faudra débourser pour se débarrasser des pubs, ni comment ce nouveau tarif sera mis en œuvre. Il est, par contre, certain que ceux qui veulent continuer de regarder leurs programmes favoris sans coupure devront mettre la main à la poche:
Au début de 2022, le secteur devrait informer sur les détails de ce nouveau règlement. Il faut savoir que sa mise en œuvre est un défi, a déclaré le chef de la division divertissement Swisscom blue TV, Wolfgang Elsässer. On ne sait pas encore quel sera le coût de l'option en différé sans publicité. Il semblerait qu'une surtaxe par mois soit l'option retenue.
Ceux qui ne veulent pas ouvrir leur bourse devront regarder des publicités. Il est possible, par exemple, qu'au lieu de la pause publicitaire, qui aurait été diffusée en direct, il faille regarder un ou deux spots. L'offre deviendra un peu moins attrayante, comme l'a fait remarquer André Krause, le patron de Sunrise-UPC, il y a un mois, dans une interview à CH Media. Il justifie, toutefois:
Pour le patron, «il s'agit de trouver un équilibre. Les chaînes de télévision gratuites vivent des revenus de la publicité. Si les téléspectateurs les sautent, le modèle économique n'est plus viable et leur existence est remise en question. Les clients ne veulent pas de ça non plus.» Une «bonne solution» aurait maintenant été trouvée.
Si le replay avec pubs obligatoires n'est pas encore imposé en Suisse, il existe déjà à l'étranger, notamment en France. Et pour avoir testé, c'est une horreur. Les coupures ne respectent pas le rythme habituel des publicités, elles surgissent à n'importe quel moment de votre émission, au beau milieu d'un dialogue ou d'une scène d'action.
Sans compter que les spots tournent en boucle, au cours d'un seul programme, vous pouvez avoir droit à cinq ou six publicités pour la même voiture ou le même ordinateur.
Espérons que le système sera un peu mieux réfléchi en Suisse🤞.
Adapté de l'allemand par jah