Cet hiver, les touristes suisses étaient au rendez-vous sur les pistes valaisannes et vaudoises, compensant une partie des voyageurs étrangers, comme ils l'avaient fait en été. Une aubaine pour les petites stations. Les plus grandes, dépendantes d'une clientèle internationale, finissent parfois sur les dents.
En Valais, comme dans le reste de la Suisse, le tourisme indigène, qui est passé de 52% à plus de 70%, a pu limiter la casse sans pour autant compenser la non-venue des étrangers. Mais les bilans sont très disparates selon les stations, explique le directeur de Valais-Wallis promotion (VWP) Damian Constantin.
Ce sont surtout les grands domaines tournés vers une clientèle plus internationale, comme Zermatt, Verbier ou les Portes du Soleil, qui font les frais des restrictions sanitaires. «Notre chiffre d'affaires et le nombre de passages reculent de 25-30%», indique à Keystone-ATS Enrique Caballero, président du domaine skiable binational situé en partie dans le Chablais.
Villars (VD) tire un bilan satisfaisant de cette année particulière. Les skieurs étaient très majoritairement suisses, à environ 85%. Quelques Français et des Belges se sont aussi déplacés dans les Alpes vaudoises. «On a compensé avec la clientèle suisse. Nos clients nous ont dit qu'ils étaient contents de pouvoir sortir de chez eux», a expliqué Christian Dubois, directeur de Télé Villars-Gryon-Les Diablerets. Pour faire respecter les normes Covid, entre 400'000 et 450'000 francs ont été investis. Et 36 personnes supplémentaires ont dû être engagées.
Des petites stations qui s'adressent majoritairement à la clientèle suisse ont, elles, pu atteindre la fréquentation de 2018/2019, dernière saison «normale», voire faire mieux, explique Damian Constantin. Comme durant l'été passé, les Suisses sont allés à la découverte de leur pays. Les destinations familiales comme la Vallée de Conches ou La Fouly-Champex-Lac ont été prisées par les touristes qui cherchaient davantage à fuir les foules et à profiter de la nature et de l'espace.
C'est aussi le cas d'Anzère qui a vécu «une très bonne saison», détaille Sébastien Travelletti, président du conseil d'administration de Télé Anzère. «Un miracle» du Magic Pass qui remet les Suisses sur les skis depuis quatre ans et «dont les effets sont bienvenus aujourd'hui durant cette pandémie», souligne celui qui est aussi vice-président de l'administration du sésame qui ouvre les portes de 40 stations de ski.
En ouvrant plus longtemps, celles de haute altitude comme Grimentz-Zinal ou encore Vercorin qui font partie du Magic Pass espèrent aussi pouvoir profiter des clients vaudois et fribourgeois, dont les stations de basse et moyenne altitude sont sur le point de fermer ou l'ont déjà fait. «Chacun fera une pesée des intérêts», conclut Damian Constantin. (ats)