L'égalité entre les femmes et les hommes figure dans la Constitution fédérale depuis 1981, mais elle reste bien souvent encore un principe théorique. On observe néanmoins des avancées dans certains domaines.
La Conférence suisse des délégué·e·s à l'égalité (CSDE) mandate chaque année l'institut Sotomo pour la réalisation d'un baromètre de l'égalité. Dans sa version 2024, on apprend que la formation constitue le seul domaine dans lequel plus de la moitié des personnes sondées évaluent positivement la question. 59% des femmes interrogées pensent que l'égalité est atteinte dans la formation. Chez les hommes, ce chiffre atteint même 72%.
D'autres statistiques viennent confirmer cette opinion. Au total, tous niveaux d'études supérieures confondus, la part des femmes s'élevait à 52% en 2023-24, du bachelor au doctorat. Cela représente une augmentation de 13,2 points de pourcentage depuis l'année 1990-91, quand le taux était encore de 38,8%.
Les différences de rémunération liées au sexe restent flagrantes, mais l'écart salarial a légèrement diminué depuis le milieu des années 1990. Il est passé de 23,8% en 1994 à 13,8% en 2020. Dit autrement, les femmes touchent 926 francs de moins par mois. L'objectif n'est donc toujours pas atteint, 28 ans après l'entrée en vigueur de la loi sur l'égalité.
Même s'il a fallu attendre très longtemps, l'introduction du droit de vote des femmes en 1971 a bien sûr constitué une étape importante vers l'égalité des droits politiques. Depuis lors, le nombre de politiciennes et d'élues n'a pratiquement cessé d'augmenter au fur et à mesure des élections.
La part de femmes au Conseil national atteint aujourd'hui 38,5%. Par rapport aux élections législatives de 2019, ce chiffre a toutefois reculé de 4,5%. Au niveau cantonal, les femmes (33,5%) n'ont jamais occupé autant de fauteuils dans les parlements. Mais elles représentent 50,3% de la population du pays et restent donc fortement sous-représentées en politique.
Autre évolution positive mais très lente: les femmes décrochent toujours davantage de postes de direction. Depuis 1996, on constate une croissance d'environ 7,5% des directrices d'entreprises ou des cadres ayant une fonction hiérarchique.
(can)
(Adaptation française: Valentine Zenker)