L'émission de la RTS, Temps Présent, annonce que 90 000 demandeurs d'emploi sont sanctionnés chaque année par l'assurance-chômage pour des manquements, réels ou supposés, à leurs devoirs. Des oublis, retards dans les recherches d'emploi ou nombre de recherches insuffisant qui peuvent coûter cher et entraîner des suppressions d'indemnités journalières.
Pour des manquements plus graves, les pénalités peuvent s'élever à trois mois sans revenu, selon le reportage de la RTS. Par exemple, le refus d'un emploi admissible, même si le lieu de travail est à deux heures du domicile, est considéré comme une faute grave, et donc sanctionné.
Cette mise sous pression s'explique, pour Boris Zürcher, chef de la section travail au Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco), par un désir de «prise au sérieux des devoirs de chacun des chômeurs».
Selon lui, toujours sur la RTS, «les pénalités ciblées permettent un retour rapide et durable sur le marché de l'emploi.»
Toujours d'après Temps Présent, un rapport de 2007 du Seco arrivait à la conclusion que «d'une manière générale, tant la fréquence que l'ampleur des sanctions ont eu des effets nettement positifs».
Mais une réalité tout autre se niche derrière cette course à la réinsertion par la punition. Le demandeur étant pressé par le temps, il n'hésite pas à accepter la première proposition qui lui arrive sur le bureau. Comme le relève Rafael Lalive, professeur d'économie à l'Université de Lausanne, dans un rapport publié en 2012 et repéré par l'émission:
Autre enjeu relevé par Temps Présent, le classement des Offices cantonaux de l'emploi publié chaque année par le Seco. Des résultats qui mettent en valeur les offices cantonaux qui ont réussi à réinsérer le plus rapidement des chômeurs dans la vie active.
(svp)