Déchirure de ligaments et épaule bloquée. Ce sont les blessures subies en juin dernier par Clara (prénom d'emprunt). Cette professionnelle de 57 ans a été agressée par un résident de l'EMS et est depuis en arrêt maladie.
Le 7 décembre dernier, alors qu'elle se remet encore de son opération, l'aide-soignante a reçu une lettre de licenciement. La raison? Le délai de protection «qui a atteint 180 jours pour une ancienne collaboratrice», a précisé la secrétaire syndicale d’Avenir syndical, Sabine Furrer à 24 heures.
Blessée et virée, pour la cinquantenaire, c'est la double peine, constate-t-elle: «J’ai été licenciée le 7 décembre, je suis toujours en arrêt accident, je ne sais plus quoi faire» a réagi Clara, mardi.
Pour Yves Mugny, ancien secrétaire syndical au SSP et à Unia, l'employeur a fauté. Malgré le délai de protection échu, la Résidence de Notre-Dame aurait pu trouver une alternative, «un reclassement» explique-t-il. Sabine Furrer pointe du doigt le contexte où les plaintes de soignants victimes de violences en EMS augmentent.
La question du manque de personnel est également soulevée. Avec l'augmentation des aînés de plus en plus âgés, les résidences peinent à trouver main d'œuvres. Le syndicat dénonce ainsi le fait que, selon lui, seules deux aides-soignantes se trouvaient dans l’EMS lors de l’agression de Clara, alors que ce dernier abrite 80 résidents.
La direction de l'établissement située aux Pâquis, à Genève, s'est également exprimée, rapporte le 20 minutes. Navrée pour Clara, aide-soignante très appréciée, la résidence s'est justifiée quant à son licenciement:
Néanmoins, l'EMS rejette l'argument du sous-effectif affirmant que affirmant «sept soignants, dont quatre infirmiers et sept animateurs, étaient présents dans l’EMS» lors de l'agression de l'ancienne employée. (sia)