Une quadragénaire française, installée dans le canton de Vaud, a été remise aux autorités françaises mardi à Vallorbe (VD). En 2010, se trouvant en instance de divorce et réclamant la garde exclusive de sa fille, elle avait fui la région de Toulon avec son enfant de cinq ans.
Après onze ans de fuite, elle a pu être localisée et placée en détention en vue d'extradition, rappelle mardi l'Office fédéral de la justice (OFJ). La mère et la fille, aujourd'hui âgée de seize ans, avaient été retrouvées fin février lors d'un contrôle de la circulation dans la région de Morges (VD).
Le 28 avril, l'OFJ a donné suite à une demande d'extradition des autorités françaises. L'intéressée a recouru contre cette décision auprès du Tribunal pénal fédéral. Celui-ci a soutenu la décision d'extradition de l'OFJ et n'est pas entré en matière sur le recours.
Au 19:30 de la RTS, l'avocat du père s'est dit «très heureux», mais aussi inquiet en raison «des nouveaux procès qui viennent ces deux prochains mois.
Durant son absence, la fugitive a écopé en tout de six ans de prison ferme en France pour «non-représentation de mineure», «dénonciation calomnieuse» et «soustraction d'enfant».
Quant à l'adolescente, la justice vaudoise avait décidé en avril qu'elle devait pour le moment rester en Suisse et ne pas retourner auprès de son père en France. Elle a été placée sous curatelle.
Benjamin Schwab, avocat de la quadragénaire, relève que sa cliente était tout à fait consciente qu’il serait très difficile de faire échec à l’extradition requise par la France. L’essentiel de ses arguments concerne en effet les affaires de fond pour lesquelles elle a été jugée par défaut dans l'Hexagone.
Sa motivation pour refuser d'être extradée résidait dans le fait de demeurer en Suisse pour ne pas s’éloigner de son enfant, explique-t-il. Des démarches pourront éventuellement être entreprises en France.
S’agissant enfin de la procédure en France, l'avocat rappelle que le dossier d’enquête n’a jamais été confié aux autorités suisses; seule la question de l’extradition devait y être traitée, les affaires pénales étant du ressort des autorités françaises.
Selon les informations obtenues sur les trois affaires ayant conduit à une condamnation de sa cliente, l’une ne pourrait plus être exécutée pour une question de prescription. Quant aux deux autres, elles ont fait l’objet d’une opposition de la mère. Elles devraient dès lors à nouveau être jugées en France, sans défaut de sa cliente, cette fois, précise-t-il. (sda/ats/acu)