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F-35: Viola Amherd avait fait signer un accord secret avec la France

Bundesraetin Viola Amherd spricht zur Kleinen Kammer, an der Sommersession der Eidgenoessischen Raete, am Donnerstag, 2. Juni 2022 im Staenderat in Bern. (KEYSTONE/Alessandro della Valle)
Faire croire aux Français que nous leur achèterions des avions, de surcroît en leur demandant des faveurs, qu'ils acceptent, pour leur faire un pied de nez: Viola Amherd a réussi à énerver Paris.Image: keystone

F-35: Viola Amherd avait fait conclure un accord secret avec la France

L'affaire des F-35 n'en finit pas de faire des rebonds. On savait déjà que Berne avait créé un froid avec Paris en faisant miroiter des contrats pour des Rafales alors qu'elle s'était déjà décidée pour le F-35. De nouveaux détails viennent pimenter l'affaire.
08.07.2022, 18:3309.07.2022, 10:58
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Souvenez-vous: à la fin du printemps 2021, les délégations suisses qui devaient se décider pour le choix du futur avion de combat de l'armée avaient fait miroiter à Paris la possibilité d'acheter des avions de combat Rafale, tout en sachant pertinemment que le choix helvétique se porterait sur les F-35 américains.

D'autres détails de cette manœuvre remontent désormais à la surface. Selon la SRF, qui assure détenir ses informations de quatre sources solides, les négociateurs suisses ont tenu la France en haleine jusqu'au dernier moment, quelques jours à peine avant de prendre la décision de se tourner vers les avions américains.

Ueli Maurer demande des faveurs à Bruno Le Maire

Une lettre signée de la main de Ueli Maurer, conseiller fédéral en charge des Finances, aurait été envoyée à son homologue français Bruno Le Maire le 23 juin 2021. Elle affirmait que la Suisse était prête à acheter des avions français... si l'Hexagone se décidait à faire quelques gestes politiques en notre faveur. Le document a été classé secret.

Le deal? Paris devait verser aux huit cantons limitrophes de la France une part supplémentaire des recettes fiscales tirées sur le salaire des frontaliers franco-suisses, soit une somme de 3,5 milliards de francs sur dix ans.

La lettre indiquait également que la diplomatie française soutiendrait la Suisse en termes de politique européenne. Une sacrée promesse, d'autant plus que celle-ci a été formulée un mois après l'abandon de l'accord-cadre Suisse-UE par Berne.

Berne se décide pour les F-35 deux jours plus tard

Bruno Le Maire a répondu favorablement à la lettre de Maurer, dans une réponse arrivée sur le bureau du Conseil fédéral le 28 juin, soit cinq jours plus tard. Le ministre français lui-même aurait qualifié cet accord d'«historique». Le 30 juin, les Sept sages se décident pourtant pour le F-35 américain.

Les autorités françaises ont appris par la suite, via la presse, que Berne n'avait jamais prévu d'acheter les Rafales. Paris, vert de rage après avoir découvert la supercherie, est en froid avec la diplomatie suisse depuis.

Le département de Viola Amherd a préféré faire porter la faute sur Ueli Maurer et le Département fédéral des Affaires étrangères d'Ignazio Cassis et ne désire pas faire d'autre commentaire. Elégant. (acu)

Enquête en cours
Une enquête de la Commission de gestion du Conseil national est en cours sur l'ensemble de l'évaluation de l'acquisition des avions de combat. Le rapport devrait être publié fin août, début septembre, selon SRF. A ce moment-là, nous verrons s'il apporte des éclairages sur les nombreuses questions soulevées ces derniers temps et ceci avant que le Conseil national ne se prononce sur ce crédit de six milliards pour les nouveaux avions de combat à la rentrée. (jah)
Le crash d'un F-35 en mer de Chine
Video: watson
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