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Genève: des activistes trouent une route et éclaboussent une élue Verte

Genève: des activistes trouent une route et éclaboussent une élue verte

La Ville de Genève a renoncé à une plainte contre des manifestants qui ont cassé du bitume au marteau-piqueur mercredi dernier. Un mystère demeure néanmoins. Il concerne un accord qu'aurait donné aux activistes la membre écologiste du collège municipal Frédérique Perler.
29.06.2022, 16:5729.06.2022, 19:03
Jonas Follonier
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Au départ, il est question d'une rue éventrée, le 22 juin, dans le quartier des Pâquis, à Genève, par des activistes réclamant qu'on y place plus de verdure. Une plainte a été déposée par la ville. Mais cette histoire est encore plus explosive. La RTS a révélé, ce lundi, que Frédérique Perler, membre écologiste de l'exécutif de la ville, non seulement, était au courant de cette action, mais l'aurait même validée oralement.

Ce 29 juin, le Conseil administratif (réd, nom des exécutifs communaux du bout du lac) annonce retirer la plainte qu'il a déposée la semaine dernière contre les manifestants pour «dommages à la propriété». La raison: Frédérique Perler, selon des éléments qu'elle a apportés à ses collègues, a fait des «erreurs d’appréciation» qui ont pu «laisser penser» aux associations qu’elles avaient l’autorisation d’arracher le bitume. Le rapport d'un expert externe est sollicité pour faire la lumière sur toute l'affaire.

A Genève, la municipale verte Frédérique Perler a soutenu un acte illégal
Frédérique Perler.Image: Keystone

Soutien des services de l'Etat avant la manifestation

Car de la lumière, il en faudra effectivement, à moins de raffoler des incendies. Résumons: il est avéré que deux groupes militants, actif-trafiC (association pour la mobilité douce) et Survap (collectif de quartier) ont eu des contacts oraux et de visu avec des services du Département de l'aménagement, des constructions et de la mobilité, sous la responsabilité de Frédérique Perler.

Des ingénieurs du génie civil leur auraient fourni des indications sur la dangerosité de creuser dans les routes. En effet, tomber sur des tuyaux de gaz, des câbles électriques, etc., peut avoir de graves conséquences. Après avoir reçu une autorisation de manifestation et, selon la RTS, un accord préalable de l'élue, les militants ont cassé la chaussée durant près de trois heures, dans le but d’y planter ensuite fleurs, gazon et autres légumes.

«Il aura fallu moins de 24 heures à la Ville pour reboucher la tranchée superficielle creusée hier», indique Survap sur Facebook.
«Il aura fallu moins de 24 heures à la Ville pour reboucher la tranchée superficielle creusée hier», indique Survap sur Facebook.

Orage et zone d'ombre

Le jour même, apprenant en direct ce qui se passait aux Pâquis, le gouvernement communal a décidé de porter plainte contre les auteurs de l'action illicite. Seul l'autre membre vert du Conseil administratif, Alfonso Gomez, a voté contre, un peu en mode «laisse béton». Frédérique Perler, qui étrangement a voté pour – suivant le mouvement lancé par le maire – suscite l'interrogation. Et l'ire politique, évidemment, d'éclater au moment du dévoilement de l'enquête de la RTS, lundi soir.

Mais selon des informations du Temps, l'affaire pourrait être plus complexe que cela: «Si Frédérique Perler n’a pas démenti qu’elle était au courant, cela ne veut pas encore dire qu’elle connaissait l’exact contour de l’action», écrit la journaliste Laure Lugon. Le but initial des manifestants ayant été de planter un arbre, et le département du génie civil leur ayant expliqué qu'il était dangereux de creuser trop profondément dans cette zone, il est possible qu'ils se soient «rabattus sur le dégrappage d’asphalte par défaut, sans prévenir qu’ils allaient changer de plan.»

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«Auquel cas, Frédérique Perler n’aurait pas validé expressément la destruction de biens publics»

Quoi qu'il en soit, reste la question des liens entre actions militantes et argent public – et de manière générale soutien public, même moral. La ville, comme le rappelle notre consœur, avait déjà été pointée du doigt pour avoir rémunéré le groupe radical d'activistes écologistes Extinction Rebellion pour une campagne d’affichage au sujet du réchauffement climatique. Le débat qui fait rage touche à l'impasse inévitable de la désobéissance civile face au respect des institutions. Ainsi, au motif de planter des arbres, est-il juste de scier la branche sur laquelle est assis notre ordre social?

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