Le premier festival dédié exclusivement à la vulve aura lieu du 10 au 12 juin, aux Bains des Pâquis à Genève. «Viva la Vulva!» vise à briser les tabous qui entourent encore le sexe féminin en s'interrogeant sur les genres, le sexisme et le rapport au corps.
«Pourquoi le mot vulve est encore prononcé en 2022 avec gêne, voire dégoût?», «Pourquoi n'est-il toujours pas possible de parler ouvertement et sans gêne de flux menstruel?» et «Comment se fait-il que plus de la moitié de la population confonde encore vulve et vagin?»: telles sont les questions en toile de fond de ce nouveau festival.
La manifestation vise un public hétérogène pour casser des préjugés afin de construire de manière décomplexée une image positive et variée du sexe dit féminin, englobant la vulve, le vagin, le clitoris et les poils, selon le comité de l'association d'usagères-ers-x des Bains des Pâquis qui organise cet événement. Des ateliers ludiques permettront de modeler des vulves, mais aussi d'en faire des cupcakes, des dessins et même des tricots.
Le public sera accueilli par un clitoris géant et son château gonflable. Il pourra aussi boire un verre dans des barques vulvico-bucoliques après avoir découvert l'exposition «C'est parti mon Cli-Cli». Il y aura aussi des présentations pour mieux connaître l'anatomie féminine, des spectacles et des stands pour les enfants.
Le festival se penchera sur les thématiques liées aux reconstructions après excisions, aux douleurs vulvaires, au post-partum et aux IVG. La spécialiste des urgences gynéco-obstétricale des HUG, Jasmine Abdulcadir, marraine du Festival, sera présente, ainsi que des physiothérapeutes et des sexologues, pour échanger sur ces problématiques.
«Il faut agir contre l'illettrisme sexuel qui perdure», a relevé Linda Cherif, initiatrice de ce festival qui est un «coup de poing sur la table». Révoltée par une prise en charge inadaptée à la suite d'un accouchement, elle voulait initialement créer une maison d'accueil pour toutes les personnes ayant un problème, quel qu'il soit, lié à la vulve.
Ce projet s'est heurté à d'importantes difficultés administratives et logistiques. Au final, l'organisation de ce festival qui vise aussi «à donner de la joie de vivre» s'est imposée. «Après 150 de féminisme, il est temps de donner du pouvoir au sexe et à la sexualité des Genevoises», selon le comité. (ats/myrt)