«Ça fait 30 ans que je fais ce métier, j'ai travaillé dans des zones de guerre et je connais ce genre d'événement», explique Steeve Iuncker d'une voix claire. Le photographe de la Tribune de Genève (TDG) qui couvrait, ce jeudi 9 février, l'occupation d'un immeuble aux Pâquis par des militants, affirme avoir été frappé par les forces de l'ordre. Il en ressort avec des douleurs au dos et choqué par la tournure des événements.
Le photographe de la Tribune de Genève s'était placé entre les manifestants et les forces de l'ordre pour prendre des clichés. «J'ai remarqué que les policiers semblaient nerveux, car ils avaient de la peinture sur leur uniforme et les militants avaient auparavant lancé des fruits dans leur direction». Lorsque la police avance vers les manifestants, Steeve Iuncker sent que la tension monte d'un cran.
Le photographe poursuit: «Je ne sais plus si c'était avant ou après cet épisode, mais je reçois deux coups de tonfa, dont un dans le dos, qui va m'amener chez l'ostéo lundi».
Steeve Iuncker se dit choqué par les événements, mais surtout par l'attitude du policier qui a jeté sa carte de presse.
Le photographe explique qu'il a laissé ses coordonnées au responsable sur place pour récupérer sa carte de presse. Vendredi après-midi, toujours aucune nouvelle.
Steeve Iuncker n'est pas le seul à avoir été blessé durant l'événement. Interviewé par la chaîne régionale Léman bleu, le député genevois Jean Burgermeister (Ensemble à gauche) affirme aussi avoir été frappé par les forces de l'ordre. Contactée par watson, la police genevoise ne souhaite pas commenter les événements de ce jeudi 9 février.
Elle souligne que la manifestation a causé des dizaines de milliers de francs de dégâts, sur les uniformes des policiers, victimes de jets de peinture et de nourriture. Dix-neuf personnes majeures ont été mises à disposition du Ministère public genevois et un jeune est à disposition du Tribunal des mineurs.