Le PLR profite de la guerre en Ukraine pour publier un nouveau document stratégique sur la politique de sécurité. Dans ce dernier, ils demandent que la Suisse s'aligne plus étroitement sur l'Otan. Le PLR, dans ce document, dresse le portrait d'un monde divisé, dans lequel les «grandes puissances autocratiques» menacent les démocraties.
«Dans ce contexte, l'OTAN reprend de l'importance et se réarme», conclut le parti radical. Et les Etats européens, autrefois neutres, que sont la Suède et la Finlande se porteraient désormais candidats à une adhésion à l'Alliance suite à la guerre en Ukraine.
La Suisse ne devrait pas être mise à l'écart, selon les libéraux-radicaux. La solution est alors typiquement suisse: une doctrine de coopération en matière de défense compatible avec la neutralité, sans adhésion à une alliance.
Selon la nouvelle doctrine du PLR, l'armée suisse doit viser «une coopération en matière de défense comme option en cas de guerre». Cela nécessite «des exercices communs préalables et l'interopérabilité». En clair: pour que les soldats suisses puissent, en cas d'urgence, partir à la bataille pour la démocratie côte à côte avec les troupes de l'Otan, la Suisse doit participer aux exercices de l'Alliance et pouvoir mettre à disposition le matériel de guerre et le personnel nécessaires.
Concrètement, cela signifie tout d'abord davantage d'argent pour l'armée. Le PLR veut augmenter son budget à un pour cent du produit intérieur brut. Les projets prêts à être acquis doivent être avancés, les mises hors service motivées par des raisons financières doivent être arrêtées et les systèmes d'engagement déjà acquis doivent être commandés en plus grand nombre.
Par ailleurs, davantage de jeunes gens doivent à nouveau effectuer leur service militaire, et ce, pour une durée plus longue. «Le principe de milice de l'armée doit retrouver son sérieux et ne pas continuer à se dégrader en un service volontaire de fait», peut-on lire dans le rapport:
La coopération avec l'Otan nécessitera une «période de préparation et d'absence plus longue» des militaires.
Tel un pompier, l'armée doit s'orienter non seulement vers les scénarios les plus probables, mais aussi les plus dangereux, selon le message du PLR. Il s'agit maintenant d'une guerre en Europe centrale. C'est pourquoi il faut «enterrer l'illusion d'une défense nationale autonome», conclut le parti. (trad. et adapt. jah)