L'info est de tout premier ordre. Et même si la guerre fait rage, la Suisse reste intraitable administrativement. Si vous êtes un réfugié ukrainien, que votre chemin a évité les bombes, il est important d'emporter avec vous votre certificat de vaccination. Non, pas votre pass Covid, mais simplement le certificat de votre toutou ou de votre minet.
C'est Michel Rérat, le vétérinaire cantonal genevois qui tire la sonnette d'alarme: malgré la crise et la désolation, il est primordial d'annoncer son animal pour réguler le statut des animaux de compagnie dans le canton de Genève. En somme: une fois que vous êtes sortis du guêpier russe et des terrains minés, l'administration suisse vous colle un rappel à l'ordre.
Rérat conçoit qu'il est un peu malvenu de rappeler l'importance de bien enregistrer nos amis les bêtes en cette période dramatique. Les gausseurs les plus avertis diraient qu'ils ont d'autres chats à fouetter, ces pauvres citoyens ukrainiens.
Mais voici une piqûre de rappel de l'oracle de la médecine animale cantonale: l'Ukraine est un pays classé à risque concernant la rage. Le fantôme de Louis Pasteur rôde. «La rage, on en meurt, et il n’existe pas de traitement si on est contaminé», insiste Michel Rérat. Et Le Temps d'enchaîner que chaque année, 60 000 personnes en sont victimes dans le monde et elle est transmise à 99% par les chiens. Alors les petits moqueurs, on rigole moins, hein?
La mission du vétérinaire cantonal est de maintenir l'ordre dans la santé publique. Avant cette guerre en Ukraine, les procédures étaient harassantes et longues. Il fallait compter près de sept mois de délai pour importer l'animal sur le territoire suisse. La lenteur helvétique s'est donc transformée en vitesse de la lumière, au grand dam de son administration.
Berne a donc décidé de tout assouplir. En ce moment, une simple griffe sur un document pour enregistrer l'animal et l'affaire est dans le sac. L'autorité compétente examine, et si elle juge que la protection vaccinale paraît suffisante, le chat ou le chien peut rester avec son propriétaire. Et si un détail cloche, l'animal doit observer une quarantaine.
Mais pour le vétérinaire, loin de lui l'idée d'être comme chien et chat avec les réfugiés. C'est avant tout un désir d'insister sur «l'importance de légaliser le statut de chacun des animaux.» Avant d'ajouter que les frais sont pris en charge par le canton. (svp)