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Guerre en Ukraine: comment parler du conflit dans les classes suisses

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Le conflit russo-ukrainien intrigue les étudiants.Image: Shutterstock

Dans les classes romandes, la guerre en Ukraine fait peur aux élèves

Aujourd'hui, les adolescents sont plus informés que jamais. Mais comprennent-ils tout pour autant? Pas sûr. Deux professeurs d'histoire romands nous expliquent comment ils abordent le conflit russo-ukrainien en classe.
11.03.2022, 06:1510.05.2023, 18:24
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Pour les élèves du Cycle d'orientation de l'Aubépine à Genève, une chose est sûre: ils veulent tout comprendre. «Très tôt, les élèves ont eu besoin d'explications», explique Camille, professeure d'histoire et médias.

«Dans tous mes cours, les élèves m'ont demandé si on pouvait parler de la Russie et de l'Ukraine»
Camille, professeure d'histoire et médias au Cycle d'orientation de l'Aubépine, à Genève

Même chose pour les élèves de Pierre, professeur de littérature et d'histoire au Lycée-Collège de la Planta, à Sion: «Ce sont eux qui m'ont posé la question en premier, et même déjà avant l'invasion».

«Je sentais qu’ils avaient les pièces du puzzle, mais qu’il leur fallait un discours qui explique comment les choses fonctionnent»
Pierre, professeur de littérature et d'histoire au Lycée-Collège de la Planta à Sion

Pourquoi un tel intérêt?

Mais pourquoi un tel engouement pour le sujet? Pour Camille, qui enseigne à des élèves entre 12 et 15 ans, la réponse est simple: ils ont la trouille.

«Quand je leur ai demandé pourquoi ils s'y intéressaient autant, ils m'ont tous répondu: "On a trop peur madame"»
Camille, professeure d'histoire et médias au Cycle d'orientation de l'Aubépine, à Genève

Dans la classe de Camille, les questions qui reviennent le plus souvent sont:

  • Est-ce que c'est le début de la troisième guerre mondiale?
  • D'où vient ce conflit?
  • Depuis combien de temps Poutine est-il au pouvoir?
  • Que se passerait-il si une bombe nucléaire explosait en Suisse?
«Pour les plus jeunes, c'est plus obscur, donc ça peut être plus inquiétant»
Pierre, professeur de littérature et d'histoire au Lycée-Collège de la Planta, à Sion

Dans les classes de Pierre, ceux qui préparent en ce moment leur maturité ont beaucoup plus de bases pour comprendre: «On a pu faire une pause dans le cursus qui ne nous éloigne pas du tout du programme, et je pense que l'actualité peut les stimuler à comprendre ce que l'on fait en classe».

Les plus âgés peuvent ainsi mettre en perspective ce qu'ils apprennent en cours, et pour la première fois peut-être, comprendre comment l'apprentissage de l'histoire peut servir à la compréhension du monde d'aujourd'hui.

«En tant que professeur d’histoire, avoir des élèves qui viennent vous demander d'expliquer un truc, c’est génial»
Pierre, professeur de littérature et d'histoire au Lycée-Collège de la Planta, à Sion

Pour Camille, les questions de ses élèves montrent que s'ils ont accès à beaucoup d'informations en ligne, ils ne comprennent pas forcément tout: «Je pense que c'est un peu tout mélangé pour eux, et qu'ils n'arrivent pas à faire le tri».

Le besoin de décrypter l'actualité

Au vu des inquiétudes de ses élèves, Camille a rapidement préparé une présentation, surtout dans le but de décrypter l'actualité avec ses élèves: «J'ai préparé un PowerPoint en remontant un peu aux bases du conflit, surtout dans l'idée de leur faire comprendre que les tensions ne datent pas d'aujourd'hui».

«J'ai beaucoup insisté sur les sources et le fait de faire attention à ce qu'ils lisent en ligne»
Camille, professeure d'histoire et médias au Cycle d'orientation de l'Aubépine, à Genève

Pour elle, les élèves ont clairement besoin d'aide pour décrypter l'actualité: «Avec eux, je n'ai pas fait un travail de professeur d'histoire, mais vraiment une étude de l'actualité». «En tant que professeur, l'idée n'est pas seulement de leur donner des cours qui sont abstraits et théoriques», renchérit Pierre, «mais aussi de leur expliquer les évènements géopolitiques d'aujourd'hui».

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