Au début de la pandémie, certains laboratoires et hôpitaux transmettaient (encore) les résultats des tests Covid à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) par fax. Pour ceux qui sont nés après l'an 2000, ça ressemble à ça 👇.
Une situation qui a fait bondir l’association professionnelle de l’industrie suisse des technologies de l’information et de la communication et de l’industrie en ligne (Swico). Elle s'est donc demandé de quel Etat numérique avaient besoin les Helvètes, mais aussi ce qui les inquiétait dans le monde trépidant et en évolution constante qu'est Internet.
Pour répondre à ces questions – et dresser la liste des besoins et des envies des Suisses sur le front numérique – Swico a chargé l'institut Sotomo d’étudier le cas.
La population suisse s’estime généralement bien informée sur le sujet. «Lorsqu’on parle de l’Etat numérique ou de l’administration numérique dans notre pays, on pense avant tout à l’interaction directe entre le citoyen et l’Etat», indique l'étude.
Le degré de connaissances est particulièrement élevé en ce qui concerne la violence numérique et la cybersécurité. Le tableau ci-dessous illustre la situation 👇.
Dans ce contexte, les Suisses ont également un avis sur le développement de l’Etat numérique. En somme, il doit se faire plus rapidement. «Les mesures relatives aux questions de sécurité numérique, ainsi qu’à l’éducation et au développement des compétences numériques, sont considérées comme particulièrement urgentes», selon l'étude qui précise que:
Concrètement cela veut dire quoi? Et bien que, selon Sotomo, trois quarts des personnes interrogées demandent que l’Etat aille plus vite dans la mise en place de la cybersécurité et dans la lutte contre la violence numérique.
Le degré d’urgence est évalué différemment selon le thème. Il faut tout de même relever que seule une minorité de gens pensent que le rythme actuel de la transformation numérique au sein de l’Etat est trop précipité à tous les niveaux.
Néanmoins, il y a un secteur dans lequel les gens souhaiteraient ne pas aller trop vite: le développement de la démocratie numérique. Notons que même là, seuls 18% des personnes sondées demandent une décélération. Pour finir: la politique numérique internationale «qui est également le domaine thématique le moins bien compris», suscite en outre des réticences.
En général, les personnes interrogées estiment qu’il existe un écart important entre les grandes entreprises et les autres formes d’organisation. Il y a aussi une différence entre les générations: les plus jeunes sont censés mieux maîtriser ces outils. En clair, à la question: «Comment évaluez-vous les compétences numériques des institutions et des personnes suivantes en Suisse?», voici ce que les sondés ont répondu 👇.
Ceux qui s'en sortent le mieux sont bien les jeunes et les grosses entreprises. Le reste des secteurs est pas mal derrière. Dans ce contexte, quelles sont les priorités de développement selon les sondés? Elles sont développées dans les points suivants 👇.
Plus d'un Suisse sur quatre (28%) estime que la cybersécurité des infrastructures critiques et de l’administration est suffisante en Suisse et pas tout à fait un tiers (31%) estiment:
A l'opposé: 70% de la population attend des avancées urgentes dans le domaine. Dans ce contexte:
Globalement, les sondés estiment que les compétences numériques des jeunes sont globalement bonnes. Toutefois, près de la moitié des Suisses (45%) pensent que ces derniers ne sont pas bien préparés aux métiers de demain. «Des lacunes particulières sont constatées au niveau des compétences numériques des enseignants», estime l'étude qui illustre ces faits, ainsi:
Les parents d’élèves mineurs sont particulièrement impliqués dans la vie scolaire de leurs enfants. A plus forte raison depuis le début de pandémie et le confinement, ils portent le regard suivant sur l'enseignement:
C'est pourquoi développer l'enseignement numérique est essentiel pour de nombreux sondés.
Et, il se trouve que trois quarts des personnes interrogées estiment que l'on en fait assez en Suisse contre ces fléaux et sur ce point, il n’y a pas de différence entre les sexes. Quelques chiffres:
A la question: «Comment considérez-vous la lutte menée contre la violence numérique par les autorités?» Les gens ont répondu ainsi 👇.
Le sondage pointe un élément important quant à l'urgence de la situation:
Que demandent donc les Suisses? Et bien des contre-mesures concrètes, notamment de la part de l’Etat. Ce dernier devrait, par exemple:
En ce qui concerne les démarches administratives en ligne, la majorité des sondés (57%) estiment que l'offre actuelle est bonne. Le développement de ce domaine ne fait pas partie des priorités.
La plupart des gens interrogés ont entendu parler du dossier électronique du patient mais, relève l'étude, «seuls 16% d’entre elles l’utilisent aujourd’hui». Parmi elles, la grosse majorité le juge pratique (89%). Là aussi, développer ce système n'est pas une priorité.
Ici on parle de vote électronique ou e-voting, autrement dit la capacité de participer aux différents scrutins via Internet. Là aussi une majorité des sondés considère que c'est quelque chose d'important (60%). Selon leur sensibilité politique, les gens n'ont pas la même approche:
En ce moment, l’Union européenne (UE) propose des lois «afin de réglementer de manière uniforme les offres sur Internet», estime l'étude. N'étant pas un pays membre, la Suisse, ne peut pas participer à ce processus législatif. Sotomo note que: «Seulement un quart des personnes interrogées connaît ces campagnes de l’UE en détail».
Pourtant Ici 56% des personnes interrogées font, toutefois, plutôt confiance au Conseil fédéral pour bien défendre les intérêts de la Suisse dans ce processus législatif, mais seuls 33% font confiance à l’UE pour prendre en compte la Suisse de manière adéquate dans la réglementation de la numérisation.