Dès vendredi 7 juillet, des calèches tirées par des chevaux circuleront à Genève. Un projet pilote d'une année, qui pourrait être prolongé si l'activité rencontre le succès. Si tirer une calèche est loin d'être une difficulté pour le cheval, c'est plutôt le lieu de cette activité qui interpelle.
Ces promenades passeront par la Vieille-Ville. Autrement dit, l'un des endroits les plus casse-gueules de Genève, déjà envahie par les voitures, les scooters, les vélos et j'en passe. Les chevaux devront donc tirer une calèche remplie de touristes là où il n'y a pas grand-chose à voir (soyons honnêtes deux minutes), majoritairement en montée et sous une météo pouvant être difficile à supporter.
Ne pensez surtout pas que ce coup de gueule sort tout droit de la bouche d'une bobo citadine. Etant moi-même propriétaire d'un cheval, je peux affirmer avec certitude que cette activité est dénoncée par la majorité d'entre nous, cavaliers et propriétaires de chevaux, si réalisée dans de mauvaises conditions.
Et tous les coins ombragés et points d'eau du monde n'y changeront rien, malgré les déclarations du fondateur de l'association, un «passionné», qui assure que le bien-être des chevaux sera «respecté» parce qu'ils travailleront sous une météo «ni trop chaude ni pluvieuse».
Coup de chaleur, coup de sang, stress, inconfort ou encore déshydratation – tous pouvant entraîner la mort – ne sont que quelques exemples de ce qu'un cheval risque à faire ce genre d'activité dans l'excès. Bien que cela n'arrive pas à chaque fois, le risque en vaut-il la chandelle? Ainsi, je tiens à vous rappeler que le cheval est un animal extrêmement fragile et complexe qui n'a pas sa place en milieu urbain au 21e siècle.
Si vous souhaitez goûter aux joies de l'équitation, préférez un lieu plus adapté. Un tour en calèche dans une commune de vignoble n'inflige pas le même stress à l'animal qu'un tour en ville, par exemple.
Mais, dans cette affaire, il semblerait que ce ne soit pas qu'une question de passion. Qui plus est lorsque l'on apprend – grâce à la Tribune de Genève – que les trois circuits proposés seront de 20, 35 ou 55 minutes pour des tarifs abordables, mais qu'il sera également possible de «privatiser la calèche à des prix plus élevés».
A quand la fin de l'utilisation des animaux pour générer du profit? Combien de drames et d'actes de maltraitance animale doivent encore avoir lieu pour que cela cesse?
La pratique de l'équitation est déjà bien trop salie par les nombreux drames qui surviennent chaque année tant chez les amateurs que les professionnels. Et la voix de ceux qui la pratiquent de manière éthique et respectueuse de l'animal est bien trop souvent étouffée par ces inconscients, prêts à tout pour montrer à quel point le cheval, «c'est vraiment génial».
Dieu merci, à en croire les commentaires des internautes sous la publication de l'article de la Tribune de Genève sur Facebook, nombreux pointent du doigt cette activité. L'espoir n'est donc pas encore perdu.