Seuls les Afghans ayant collaboré avec Berne et leur entourage pourront rentrer en Suisse. Ce mercredi 18 août, le Conseil fédéral a annoncé ne pas prévoir l'accueil d'un nombre conséquent de personnes en provenance de l'Afghanistan, tombés aux mains des talibans.
Une telle opération ne serait techniquement pas possible à l'heure actuelle, compte tenu de la situation chaotique du pays, selon les autorités suisses.
Pour le moment, la Suisse a prévu de n'accueillir que le personnel local travaillant dans son bureau de coopération de Kaboul, temporairement fermé, et leur famille proche. Il s'agit d'environ 230 personnes au total.
Les personnes concernées recevront l'asile dès qu’elles seront arrivées et auront été enregistrées en Suisse. S’agissant d’employés de la Direction du développement et de la coopération, leur identité est connue et des contrôles de sécurité ont été effectués.
L'accueil d'autres personnes devra suivre la procédure habituelle. Une demande de visa pourra être déposée personnellement auprès d'une représentation suisse à l'étranger. Et un visa humanitaire ne sera octroyé que si la personne fait état d'une menace directe et sérieuse contre elle.
Pour les membres de la famille proche, la possibilité existe également d’un regroupement familial selon les dispositions ordinaires. Les demandes d'asile déposées en Suisse seront elles examinées selon la procédure ordinaire. Le Secrétariat d'Etat aux migrations a toutefois suspendu le 11 août, et jusqu’à nouvel ordre, l’exécution des décisions de renvoi des entrées en force.
Pour le moment, trois collaborateurs suisses ont quitté Kaboul samedi et sont en Suisse depuis hier. Une trentaine de ressortissants suisses voulant quitter le pays se sont également annoncés.
Le Conseil fédéral appelle avec insistance tous les acteurs impliqués à respecter le droit international humanitaire et les droits humains. Les droits des minorités, ainsi que ceux des femmes et des filles en particulier, doivent être garantis.
Les ressortissants afghans et étrangers qui souhaitent quitter le pays doivent pouvoir le faire librement et sans obstacle, poursuit-il. Les routes, les aéroports et les postes frontières doivent rester ouverts à cette fin. L’aéroport de Kaboul, en particulier, doit permettre des départs libres et sans discrimination. (ats/fag)