Il en va de l’Europe comme de la belle chanson de Barbara: le temps qui passe ne se rattrape guère, le temps perdu ne se rattrape plus. Deux dates illustrent ce passage du temps, ses ravages, diront les partisans de l'Europe. Le 6 décembre 1992, toute la Suisse romande, toute, dit oui à l'Espace économique européen (EEE). A l'échelle de la Suisse, le non l'emporte. Le 4 mars 2001, tous les cantons romands, tous, votent non à l'initiative «Oui à l'Europe», en vue d'une adhésion à l'Union européenne (UE). Béant il y a neuf ans, le Röstigraben est comblé.
S'est-on jamais penché sur les raisons profondes de ce revirement, côté romand? Alors que les verts'libéraux demandent qu'on revote sur l'EEE après le renoncement du Conseil fédéral à l'accord-cadre, alors que le chef du groupe socialiste aux Chambres fédérales, Roger Nordmann, relance l'idée d'une adhésion pure et simple à l'UE, watson pose une série de questions sans filtre sur notre rapport à l'Europe. Le Conseil national a débattu de ce thème en urgence, mardi 15 juin.