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Pour ces Russes, l'Ukraine est un «abcès à percer et nettoyer»

Rencontre Trump-Poutine: ces Russes veulent «purifier l'Ukraine».
La rencontre entre les deux dirigeants a beau être très attendue, elle ne semble générer aucun espoir à Moscou quant à la situation en Ukraine.Image: Imago, montage watson

Pour ces Russes, l'Ukraine est un «abcès à percer et nettoyer»

Alors que la très attendue rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska se profile, il semblerait que bien peu de Moscovites aient l'espoir d'une résolution du conflit en Ukraine.
11.08.2025, 13:4011.08.2025, 13:41
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«Je n'ai aucun espoir»: plusieurs Moscovites interviewés vendredi doutent que la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska cette semaine ne mène à un règlement rapide du conflit armé en Ukraine.

Le président américain doit rencontrer son homologue russe vendredi dans l'Etat d'Alaska, permettant ainsi à Poutine de se rendre au sommet sans avoir à survoler des pays considérés par la Russie comme hostiles. Un rendez-vous qui ostracise également l'Europe et l'Otan.

Mais Arseni, un étudiant moscovite de 21 ans, ne s'attend à «aucune décision» au cours de cette réunion. Selon lui, ces retrouvailles se traduiront par des déclarations banales, impliquant de possibles phrases «vagues» et «habituelles» de Donald Trump comme «Je suis déçu» ou «Je suis content».

«Pense au meilleur, mais prépare-toi au pire», renchérit Irina, une juriste de 57 ans, reprenant un célèbre dicton russe avant d'ajouter:

«Je n'ai aucun espoir, honnêtement»

Sergueï, 28 ans, un vendeur de pièces détachées pour voitures, souligne quant à lui que le conflit armé s'est «enlisé». Et qu'une rencontre Trump-Poutine ne serait qu'une «première étape» avant une paix qui semble toujours lointaine.

Vladimir Poutine et Donald Trump, lors d'une rencontre à Helsinki le 16 juillet 2018.
Vladimir Poutine et Donald Trump, lors d'une rencontre à Helsinki le 16 juillet 2018.Image: BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

Plus optimiste, Léonid, 70 ans, croit que Poutine et Trump pourraient s'entendre sur «quelque chose, ne serait-ce que sur un cessez-le-feu» le long du front.

Aucune des personnes interrogées n'a souhaité donner son nom de famille.

Ces Russes veulent aller au bout

D'autres, plus radicaux, jugent toujours que la Russie, après plus de trois ans d'un conflit dévastateur et très meurtrier, doit réaliser toutes ses ambitions militaires: c'est-à-dire conquérir toute l'Ukraine. Natalia, une retraitée de 79 ans, est catégorique:

«Il faut aller jusqu'au bout. Il faut purifier l'Ukraine»

Cette employée à la retraite du secteur médical poursuit ensuite sa diatribe:

«Il faut percer cet abcès et le nettoyer. Je vous le dis en tant que soignante, la maladie est très grave.»

Irina, juriste de 57 ans, s'oppose aussi à un gel des hostilités et estime qu'il faut se battre «jusqu'à l'épuisement des ressources». Tatiana, une employée des chemins de fer de 39 ans, est pour sa part moins catégorique.

Si elle affirme «ne pas savoir» ce qui serait bon pour la Russie, car «les dirigeants ont leur avis», elle ne s'opposerait pas à un gel de la ligne de front, car, considère-t-elle, la Russie «a déjà assez de territoires».

Des négociations impossibles

Moscou réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (celles de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'Otan.

Des exigences inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d'armes et le déploiement d'un contingent européen, ce à quoi s'oppose la Russie. (ysc/bur/bds)

Vladimir Poutine dans tous ses états
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Vladimir Poutine dans tous ses états
Poutine en mode chasseur, 2010.
source: ap ria novosti russian governmen / dmitry astakhov
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L'Ukraine attaque une ville russe située à 1300 km de ses frontières
Video: watson
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