«Je n'ai aucun espoir»: plusieurs Moscovites interviewés vendredi doutent que la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska cette semaine ne mène à un règlement rapide du conflit armé en Ukraine.
Le président américain doit rencontrer son homologue russe vendredi dans l'Etat d'Alaska, permettant ainsi à Poutine de se rendre au sommet sans avoir à survoler des pays considérés par la Russie comme hostiles. Un rendez-vous qui ostracise également l'Europe et l'Otan.
Mais Arseni, un étudiant moscovite de 21 ans, ne s'attend à «aucune décision» au cours de cette réunion. Selon lui, ces retrouvailles se traduiront par des déclarations banales, impliquant de possibles phrases «vagues» et «habituelles» de Donald Trump comme «Je suis déçu» ou «Je suis content».
«Pense au meilleur, mais prépare-toi au pire», renchérit Irina, une juriste de 57 ans, reprenant un célèbre dicton russe avant d'ajouter:
Sergueï, 28 ans, un vendeur de pièces détachées pour voitures, souligne quant à lui que le conflit armé s'est «enlisé». Et qu'une rencontre Trump-Poutine ne serait qu'une «première étape» avant une paix qui semble toujours lointaine.
Plus optimiste, Léonid, 70 ans, croit que Poutine et Trump pourraient s'entendre sur «quelque chose, ne serait-ce que sur un cessez-le-feu» le long du front.
Aucune des personnes interrogées n'a souhaité donner son nom de famille.
D'autres, plus radicaux, jugent toujours que la Russie, après plus de trois ans d'un conflit dévastateur et très meurtrier, doit réaliser toutes ses ambitions militaires: c'est-à-dire conquérir toute l'Ukraine. Natalia, une retraitée de 79 ans, est catégorique:
Cette employée à la retraite du secteur médical poursuit ensuite sa diatribe:
Irina, juriste de 57 ans, s'oppose aussi à un gel des hostilités et estime qu'il faut se battre «jusqu'à l'épuisement des ressources». Tatiana, une employée des chemins de fer de 39 ans, est pour sa part moins catégorique.
Si elle affirme «ne pas savoir» ce qui serait bon pour la Russie, car «les dirigeants ont leur avis», elle ne s'opposerait pas à un gel de la ligne de front, car, considère-t-elle, la Russie «a déjà assez de territoires».
Moscou réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (celles de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'Otan.
Des exigences inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d'armes et le déploiement d'un contingent européen, ce à quoi s'oppose la Russie. (ysc/bur/bds)