Lors d'une prise d'otages au Pakistan, la Suisse a offert de payer une rançon de 1,25 million de dollars aux talibans, a révélé l'ancienne otage suisse Daniela Widmer dans une interview à la NZZ am Sonntag.
Un couple de policiers suisses – Daniel Widmer et David Och – avait été enlevé en juillet 2011 lors d'un voyage privé dans le nord-est de la province pakistanaise du Baloutchistan.
Selon la version officielle, les deux avaient réussi à s'évader après huit mois de détention en profitant d'un moment où ils n'étaient pas surveillés et rejoindre un poste de contrôle de l'armée pakistanaise.
Dix ans après son enlèvement, l'histoire de Daniela Widmer débarque au cinéma. Dans ce contexte, celle qui est maintenant maman de deux enfants et maire du village argovien de Bellikon revient sont sa mésaventure, dix ans après son enlèvement, et peu avant la sortie du film, qui retrace son histoire. Il sortira en Suisse alémanique, fin octobre, sous le titre «Und morgen seid ihr tot» (réd: Et demain vous êtes morts). Elle évoque, notamment, les offres de rançon et la vie d'otage.
Elle-même a souffert de diarrhée pendant six mois et son compagnon a eu deux fois la malaria. Il a perdu 22 kilos.
Des rançons sont toujours en jeu lors de prises d'otages, explique Daniela Widmer. «Les dénégations des gouvernements sont un leurre. Personne n'est libéré seulement grâce à d'habiles négociations et une poignée de main».
Dans son cas et celui de son ancien compagnon, la dernière offre de la Suisse – une semaine avant leur fuite – était de 1,25 million de dollars, mais les talibans voulaient 50 millions.
Selon le Département fédéral des affaires étrangères, aucune rançon n'a été payée. Mais la Confédération a dû supporter d'importants coûts: pendant les 259 jours qu'a duré la prise d'otages, plusieurs fonctionnaires s'occupaient à plein temps du cas.
A leur retour, les ex-otages avaient été vivement critiqués pour s'être mis en danger eux-mêmes malgré les avertissements des risques encourus. Daniela Widmer s'était défendue en disant qu'ils s'étaient bien préparés.
Et d'ajouter: en fin de compte, les vrais coupables sont les preneurs d'otages. (jah/ats)