Les chiffres sont alarmants. En France comme en Allemagne, les refuges rapportent un nombre d'animaux laissés pour compte anormalement élevé, même pour l'été, saison traditionnellement propice aux abandons. Dans l'Hexagone, la SPA a accueilli 10 600 animaux depuis le 1er mai. Soit 7% de plus qu'à la même période en 2019, avant la pandémie.
La tendance est la même en Allemagne, où les différentes associations tirent aussi la sonnette d'alarme. «Nous nous attendons à un nouveau record d'abandons cet été. Au cours de l'année écoulée, les chiots en particulier ont souvent été acquis spontanément et sans y penser», explique Daniela Schneider, de l'ONG Quatre Pattes Allemagne.
En effet, durant toute l'année 2020, les confinements successifs ont suscité une hausse importante des adoptions d'animaux. Le retour de bâton n'en est que plus violent cet été.
En Suisse, la Protection suisse des animaux assure surveiller de près la situation. «Nous avons parlé avec une dizaine de refuges dans tout le pays, les abandons ne sont pas encore supérieurs aux autres années, mais on craint que le phénomène arrive chez nous aussi», détaille Helen Sandmeier, porte-parole de l'organisation. Elle confirme que beaucoup de Suisses ont accueilli des animaux chez eux ces derniers mois.
«Vu le boom d'adoptions pendant le confinement, il est tout à fait concevable que davantage d'animaux soient abandonnés ces prochains temps, parce que les propriétaires sont débordés», approuve Livie Kundert de 4 Pattes Suisse. Même si elle espère que notre pays échappera à la tendance, la chargée de campagnes pointe les départs en vacances, mais aussi la fin du télétravail et donc le retour au bureau comme raison pour ces abandons.
Du côté de la société vaudoise de protection des animaux, Alain Zwygart confirme que le nombre d'abandons est en hausse, comme chaque été, dans les refuges. Mais le responsable préfère y voir un phénomène saisonnier, lié aux départs en vacances et non au Covid. «Je suis optimiste, j'aimerais penser que nos concitoyens sauront se montrer responsables.»