Le jeune Suisse kiffe la vie et fume moins (mais il y a un problème)
«Qui a ce qu'il veut». Voilà non seulement la définition officielle du mot «satisfait », mais aussi (manifestement) l'état d'esprit d'un jeune être humain aujourd'hui. En Suisse, du moins. Pour faire court: ça roule pour les bébés adultes de notre paisible petit pays. C'est en tout cas la conclusion «réjouissante» d'une étude réalisée sur 100 000 cobayes de 19 ans pendant une période de dix ans et dévoilée jeudi.
Mais il y a un problème.
Si, si. Et un gros. Cette longue enquête (fédérale tout de même) a été menée entre 2009 et... 2019. Quelques mois plus tard, l'existence du pangolin n'était plus un secret pour personne. Pas de bol. Dix années d'étude durant lesquelles l'Occident entendait les mouches voler tellement, et globalement, ça semblait rouler. D'accord, quelques attentats terroristes ici et là, mais pas de quoi venir visiblement perturber la «satisfaction» des jeunes Suisses.
Ils sont moins racistes
Bon, on déroule tout de même les résultats de l'étude?
- Ça fume beaucoup moins. 17% en 2019, contre 25% dix ans plus tôt.
- Ça boit beaucoup plus. A l'époque, 10% d'entre eux affirmaient qu'il leur arrivait de «consommer cinq verres d'alcool lors d'une même occasion». 17% en 2019.
- Ça bouge beaucoup moins: les jeunes qui affirment faire régulièrement du sport? Dégringolade. De 84% à 74% en 10 ans.
- Quand ils votent, ils votent à gauche: 34% aujourd'hui (6% de + qu'il y a 10 ans).
- quand on a 19 ans, pour terminer, on est moins raciste et moins homophobe: en dix ans, un recul de 16% pour l'un et de 14% pour l'autre.
Ah oui, c'est un constat qui s'applique surtout si le jeune a un beau diplôme dans la poche arrière:
Aujourd'hui, après deux ans de pandémie, une vie sociale étouffée et une scolarité bousculée, les jeunes sont... comment dire... moins satisfaits. Pas plus tard que jeudi (même jour, autre étude), l'OMS se dévoile forcément beaucoup plus alarmiste: un bon de près de 30% des problèmes psys chez les jeunes. Et, dans le monde, une augmentation généralisée des dépressions, des états anxieux, des échecs scolaires, des internements psychiatriques et des tentatives de suicide.
Va-t-on attendre la fin de la guerre en Ukraine pour savoir si la «satisfaction» des jeunes est au beau fixe lors de la prochaine décennie?