«Police fasciste», «Assassinons la police», «Vengeance pour Nahel et tous les autres», «Darmanin caca boudin»… Saint-Imier s’est réveillée lundi avec ses murs en partie tagués. La commune du Jura bernois, berceau de l’anarchisme au 19e siècle, sous l’impulsion du Russe Bakounine, a accueilli durant cinq jours et jusqu’à dimanche les Rencontres internationales anti-autoritaires (RIA).
Corentin Jeanneret, le maire de Saint-Imier, ne cache pas sa déception à watson:
Des privés, «qui n’y sont pour rien», se désole le maire, ont vu leur façade dégradée. Le bâtiment communal a lui aussi été visé par une inscription, «en noir, sur la porte principale en bois, ce qui n’est pas simple à nettoyer», poursuit le premier édile de la localité ouvrière du vallon, patrie de la marque Longines.
«Le FLNJ et ses allié.es (groupuscule minoritaire) en manif contre toute autorité», est-il écrit sur la porte, certaines des lettres A étant entourées d’un cercle, symbole anarchiste. Le tout signé du Front de libération des nains de jardin. Apparu en France dans les années 1990, ce mouvement aux multiples ramifications combat par l’absurde le principe d’autorité en volant des nains de jardins à leurs propriétaires pour les disposer ailleurs. De fait:
«Il y a eu deux points noirs», constate Corentin Jeanneret au moment du bilan de ces journées anarchistes:
Qui va payer pour les dégradations? Contre qui les CFF et la commune, si tous deux entament des poursuites, vont-ils bien pouvoir se retourner? La maison Espace Noir de Saint-Imier, qui gère ce lieu historique de l’anarchisme? «Notre association était associée aux RIA, mais nous ne faisions pas partie du comité d’organisation», répond Espace Noir.
Le service juridique juridique des CFF examine les suites à donner à la mise en place des bus de remplacement, ce qui a occasionné un coût. watson a entendu évoquer une somme de 60 000 francs qui pourrait être réclamée aux organisateurs des RIA. Les CFF ne souhaitent pas faire de déclarations pour l'heure sur ce point précis.
Joint par watson, Chris, l'un des organisateurs des RIA, confirme le montant de 60 000 francs. Il affirme être en pourparlers avec les CFF pour faire baisser cette somme, qui ne lui semble pas «juste». A propos des tags apparus sur les murs de Saint-Imier: «On va se charger de les nettoyer, ceux qui ont agi ainsi sont une minorité.»
Le maire de Saint-Imier, Corentin Jeanneret, confirme ce mardi matin qu'un accord a été trouvé avec les organisateurs des rencontres anarchistes: «Nous avons discuté avec eux lundi et ils ont proposé de faire le tour des lieux concernés par les tags pour remettre en ordre la localité. Nous leur mettons à disposition du matériel de la voirie communale, ce qui s'apparente à une aide en nature de notre part et non pas en heures payées.»